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SUZANNE NORMIS.

pus trouver immédiatement ce que je voulais exprimer.

— Vous devez fort vous étonner, dis-je enfin, de nous trouver ici. C’est un peu votre faute. Vous me fîtes, il y a deux ans, une description si enchanteresse de ce pays que l’idée nous vint de nous y fixer, et, comme vous le voyez, nous avons mis notre idée à exécution.

— Comment ! vous demeurez par ici ? C’est curieux, par exemple ! Et vous avez trouvé à vous loger ? Dans quel grenier à foin, sur quel perchoir fantastique avez-vous élu domicile ?

— Dans un grenier fort convenable, dis-je, un ancien corps de garde de douaniers…

— Où donc ? Je n’en connais pas d’habitable sur la côte à dix kilomètres à la ronde.

— Mais tout près, à Faucois !

— À Faucois ? Voilà qui est fort, mais vous m’avez pris ma maison !

— Votre maison, celle que vous avez habitée autrefois ?

— Ma maison à moi, que j’ai habitée et qui m’appartient toujours, en vertu d’un bail dûment enregistré, et tenez, j’en ai la clef dans ma poche !