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SUZANNE NORMIS.

— Je crois que oui, mais il ne peut avoir grand’chose à me communiquer. Je vous en prie, mon bon monsieur, allez dire aux enfants qu’ils partent sans m’attendre, je les rejoindrai dans un instant.

— Les enfants ? fit le Normand d’un air futé, la jeune dame n’est donc pas votre femme ? On disait dans le pays que c’est votre fille, c’est donc vrai ?

Je fis un geste de colère, — mon Normand s’écarta de quelques pieds, — M. de Lincy approchait à grands pas.

— Allez, allez, lui dis-je, il y aura cent francs pour vous.

Espérant l’avoir alléché par l’appât d’une récompense, je descendis au-devant de mon gendre. Une rencontre étant inévitable, autant valait ne pas le laisser approcher de la maison. Mon Normand, au lieu de m’obéir, se retira un peu à l’écart derrière un rocher, pas trop près, mais assez pour ne rien perdre de nos gestes, sinon de nos discours.

— Enfin, dit mon gendre en me saluant poliment, je vous retrouve ! Vous pouvez vous vanter de m’avoir fait faire du chemin ! Heureuse-