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ROMAN D’UN PÈRE.

C’est pour vous que j’étais venue, ce n’est pas pour Paris… on dit que c’est si grand ! Je m’en retourne.

— Eh bien, cousine, dis-je enchanté, votre omnibus est toujours en bas, il y a un train à quatre heures quinze ; nous allons nous promener un peu dans ce grand Paris, et nous vous reconduirons au chemin de fer.

Lisbeth soupira, mais ne fit pas d’objection. Je donnai l’ordre d’envoyer ma voiture à la gare pour quatre heures, et je montai dans l’omnibus avec Lisbeth et Suzanne. Celle-ci piétinait de joie de se voir dans ce véhicule étrange et nouveau pour elle.

Pendant deux heures nous promenâmes Lisbeth, ébahie, au milieu de nos merveilles ; Suzanne voulait à toute force la faire aller dans la voiture à chèvres aux Champs-Élysées, et mon refus causa quelques larmes. Pour consoler ma fille, je comblai Lisbeth des cadeaux les plus bizarres, tous dus à l’initiative de Suzanne : on mit successivement dans un plaid, acheté pour la circonstance, un grand bonhomme de pain d’épice, un coucou à réveil, un fourneau à faire chauffer les fers à repasser, — celui-ci était un désir de Lisbeth elle-même, — diverses boîtes