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Page:Gréville - Suzanne Normis, roman d'un père, 1877.djvu/82

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SUZANNE NORMIS.


XI


Ceci n’était que le commencement. Restait le véritable travail, la mise en œuvre des documents recueillis dans ce précieux portefeuille. Avec la conscience qui présidait à nos actions, le soir venu, j’installai Suzanne devant mes notes, et je lui dis de faire le résumé, — ce qu’on appelle l’analyse, — de l’instruction qu’elle avait entendue. De mon côté, je pris un journal, et je m’absorbai dans la politique.

Au bout d’un quart d’heure, n’entendant pas la plume grincer sur le papier, je levai les yeux. Suzanne avait fourré ses dix doigts dans l’épaisseur de sa chevelure blonde et frisottée, de sorte qu’elle m’apparaissait au sein d’un nimbe vaporeux. Son front blanc était plissé par la méditation ; ses deux coudes, arc-boutés sur la table, soutenaient, comme Atlas, le poids de ce jeune cerveau. Elle présentait l’image du labeur obstiné et infructueux.