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ROMAN D’UN PÈRE.

ment du sage : Suave mari magno, lorsque je saisis un regard éploré de ma belle-mère.

— Qu’y a-t-il ? lui dis-je aussi bas que possible.

Elle me montra piteusement son cahier, où des lambeaux informes de phrases couraient les uns après les autres sans pouvoir se rattraper.

— Ah ! voilà ! pensai-|e, ce sera moi qui devrai faire les analyses ! Enfin, c’est pour m’instruire que je suis venu !

Je pris le crayon, le petit portefeuille, dont la senteur trop prononcée me donna la migraine ; je pris des notes succinctes, mais assez coordonnées pour aider la mémoire.

— Voyez un peu, dis-je à ma belle-mère en sortant, de quels moyens le Seigneur se sert pour arriver à ses fins !

Elle me jeta un regard de blâme, et, pourtant, me sourit agréablement.

— Vous me permettrez au moins, lui fis-je observer, de changer le portefeuille, car je serais voué aux migraines à perpétuité.