prévenant les visiteurs sans argent de se désaltérer à la fontaine. En d’autres termes, cela signifie qu’on ne trouve pas à boire à crédit au Soleil d’Or : avertissement très moral, à mon avis. Outre la salle de billard au premier étage et la salle au vin de rez-de-chaussée, la maison offre aux amateurs une salle de danse spéciale et un quillier, car chacun doit s’amuser à sa façon. Point de jour de fête où la musique des ménétriers locaux ne convie la jeunesse à la valse. Et quand il n’y a pas fête au village, il y a fête à la montagne tout l’été durant. Jeunes gars et fillettes montent lestement au haut du Kahlenwassen pour y exercer leurs jambes sur le plancher du chaume. Les cavaliers manquent-ils, les jeunes filles ne se font pas scrupule de valser entre elles. Pour monter là-haut pour le pur amour de la danse, il faut du goût, de bons jarrets surtout. Qui n’a pas cela à vingt ans ? Allons, allons, point de critique.
Tous les gens de l’auberge dorment encore à notre lever, de grand matin.
Quatre heures sonnent et le jour entre par ma fenêtre. En un instant je suis au
bas de l’escalier. Doucement, sans bruit, je tourne la clef de la porte. Temps splendide !
Quelle sensation de calme donne ce spectacle du matin ! Vous n’entendez
que le bruissement des fontaines. Pourtant, malgré le silence des rues, beaucoup
de monde est déjà au travail à Metzeral, ceux-ci soignant le bétail, ceux-là dans
les prés. En face du Soleil d’Or, qui occupe à peu près le centre du village, s’élève
la principale maison d’école, joli bâtiment orné d’un clocheton. Outre cette école,