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Page:Grad - L'Alsace, le pays et ses habitants - 1909.pdf/30

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lundi matin. Si vous le rencontrez le lundi matin dans les sentiers de la montagne, vous le voyez retourner à la coupe vêtu de sa blouse ou d’une veste en grosse toile, portant sur le dos un sac de provisions. Autrefois, lors de mes explorations géologiques, j’ai connu tous ces vigoureux travailleurs. Quelques gorgées de kirsch offertes ici ou là, ont établi entre nous une amitié durable.

intérieur de bucherons

Dans certains cantons de nos Vosges, l’abatage des bois, les coupes se font de préférence en hiver ; dans d’autres, les forestiers sont occupés en toute saison. Aussitôt l’arpentage et la délimitation d’une coupe terminés, le travail est mis en adjudication. Des compagnies d’ouvriers soumissionnent l’entreprise. Celle qui montre le moins d’exigences ou qui accepte le prix le plus bas l’emporte. Parmi les associés de la compagnie adjudicataire, les uns se chargent d’abattre les arbres et de façonner les bois : ce sont les bûcherons. Les autres effectuent les transports dans les vallons inférieurs, sur les chantiers de vente accessibles aux voitures ce sont les schlitteurs, au nom dérivé de schlitter, « transporter sur des schlittes ou traîneaux ». Tandis que l’abatage des arbres peut commencer sans opération préliminaire, il faut pour le schlittage commencer par l’établissement de la voie de transport, du chemin de schlitte. Avant la création des belles routes forestières d’exploitation qui pénètrent maintenant de tous côtés dans les montagnes, la construction des chemins de schlitte exigeait un énorme labeur. Aujourd’hui ces voies particulières ne dépassent guère plus d’une ou deux lieues de longueur. Nous