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au delà du Jourdain, David le fit venir à Jérusalem, l’installa chez lui, l’admit à sa table et le traita comme son propre fils ; ce qui n’empêcha pas les Benjamites de l’accuser entre eux d’avoir exterminé la famille de Saül et de n’avoir laissé vivre qu’un misérable infirme, incapable de régner. Lorsque, plus tard, la fortune cessa de sourire à David, les Benjamites irrités le poursuivirent à coups de pierres.


CHAPITRE V


LE ROI DAVID (Suite)
(1035-1015)


Après vingt ans de règne, David eut à subir différentes guerres, qui le détournèrent de ses pacifiques efforts pour établir l’ordre intérieur du pays et y exercer la justice. Ces guerres lointaines, qui s’imposèrent à lui à son corps défendant, donnèrent à sa puissance un accroissement inattendu et à l’activité de son peuplé un singulier essor. Il fit d’abord une guerre acharnée aux Moabites, habitant au delà de la mer Morte, avec lesquels, au temps de sa vie errante, il avait eu des relations amicales et chez qui il avait rencontré un accueil hospitalier. C’était vraisemblablement une guerre de représailles, car David vainqueur traita les prisonniers avec plus de cruauté qu’aucun des peuples vaincus par lui. Tout le pays de Moab fut soumis à son empire et tenu d’envoyer un tribut annuel à Jérusalem.

Quelque temps après, Nachasch, roi des Ammonites, étant mort, David, qui avait été lié d’amitié avec lui, envoya un message de condoléances à son fils Chanoun. Cette démarche parut suspecte. Les familiers du nouveau roi le mirent en défiance contre David, prétendant que les messagers n’étaient que des espions chargés d’explorer les points vulnérables de la capitale (Rabbath-Ammon),