de temps entre les deux royaumes et ils se soutinrent mutuellement, au lieu de se combattre. Omri n’avait pas moins à cœur, sinon plus encore, d’entretenir de bonnes relations de voisinage avec la Phénicie : l’abondance que procuraient à ce pays les lointains voyages et le commerce profiterait, pensait-il, dans une certaine mesure au royaume des dix tribus. A Tyr également des rois régicides s’étaient succédé pendant cette période, jusqu’à ce qu’enfin un prêtre d’Astarté, Ithobal (Ethbaal), montât sur le trône, après avoir assassiné son prédécesseur[2]. Les sanglantes péripéties dont la capitale phénicienne avait été le théâtre avaient miné le pays ; des familles considérables, forcées d’émigrer, s’étaient éloignées et allèrent fonder des colonies sur la côte septentrionale de l’Afrique. D’un autre côté, le royaume de Damas, devenu puissant, convoitait le littoral si productif de la Phénicie. Le nouveau roi dut ainsi songer à se fortifier par des alliances ; son voisin le plus proche était le royaume des dix tribus ; Omri et Ithobal avaient donc un égal intérêt à s’associer, pour la défense et pour t’attaque. Le pacte désiré de tous deux se conclut et fut scellé par un mariage : le fils d’Omri, Achab, épousa Jézabel (Izebel), fille d’Ithobal ; union qui devait être la source de, tragiques événements !
Fort du côté de Tyr, Omri put songer à des entreprises guerrières. II arracha plusieurs villes aux Moabites, qui s’étaient rendus indépendants sous Jéroboam, et les ramena sous son obéissance ; ils durent lui fournir chaque année, à titre de tribut, des troupeaux entiers de boucs et de béliers et de la laine en quantité. Mais comme il existait une sorte d’alliance entre les Moabites et les Araméens, et que ceux-ci, au surplus, voyaient avec jalousie tout accroissement de force des Israélites, leur roi, Ben-Hadad Ier, déclara la guerre aux dix tribus et leur reprit quelques villes ; Omri dut faire la paix à de dures conditions et accorder aux caravanes de son vainqueur le libre passage sur te territoire d’Israël.
Il n’en resserra que plus étroitement ses liens avec le royaume de Tyr et poursuivit avec ardeur le projet d’identifier son peuple aux Cananéens. Pourquoi, en effet, cette séparation d’Israël et de ses voisins ? Lui avait-elle apporté des avantages ? Ne serait-il