Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

conflit avec la royauté : il avait l’enseignement, arme plus forte que l’épée. Une autre puissance, spirituelle aussi, devait bientôt reprendre la lutte avec lui.


CHAPITRE VIII


CHUTE DU ROYAUME DES DIX TRIBUS, LA MAISON DE DAVID ET L'INGÉRENCE ASSYRIENNE
(758-740)


Pendant qu’Osias malade allait finir ses jours dans la retraite, son fils Joathan (Jotham), jeune encore, prenait en main le gouvernement du pays. Le féroce Menahem tenait à ce moment les dix tribus sous son sceptre de fer (768-758). Les deux royaumes suivaient l’ornière de leur tradition, sans se douter qu’à l’horizon s’amoncelaient des nuées grosses de tempêtes, qui ne tarderaient pas à éclater sur eux. L’Assyrie, contrée comprise entre l’Euphrate et le Tigre, préparait de dures épreuves aux deux peuples. Après avoir reculé les confins de leur empire au nord, à l’est et à l’ouest, les Assyriens tournèrent leurs regards vers le sud. Ils formèrent le dessein de soumettre à leur puissance la cote phénicienne et de se rendre maîtres des richesses de ce peuple commerçant ; puis viendrait le tour de l’Égypte, dont l’opulence allumait également leurs convoitises. C’est ainsi que, pour la première fois, une armée assyrienne parut sur le territoire israélite. Phul fut le premier roi qui envahit le royaume des dix tribus. Menahem ne se hasarda pas à lui opposer des troupes ; il est à croire que les dissensions intestines avaient tellement paralysé ses forces, qu’il ne put même songer à la résistance. La malédiction qui pèse sur les régicides le frappa ; mais le pays fut frappé avec lui, et plus cruellement encore. Menahem était un objet d’horreur pour le