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l’occasion de son mariage avec une jeune vierge dont les charmes avaient touché son cœur.

Ézéchias put achever son règne dans un calme ininterrompu. La défaite de Sennachérib avait été si complète, qu’elle l’avait mis hors d’état d’entreprendre une nouvelle campagne. Plus tard, on apprit avec bonheur que le despote qui avait lancé l’injure et le blasphème contre le Dieu d’Israël et son peuple, avait été assassiné par ses propres fils, Adramélech et Scharézer, dans le temple d’une divinité assyrienne.


CHAPITRE IX


LES AVANT-DERNIERS ROIS DE LA RACE DE DAVID
(695-621)


Il n’était pas donné au peuple de Juda de goûter le bonheur, ne fût-ce que pendant quelques générations, comme si sa force eût dû s’éprouver par de rapides alternatives de fortune et d’adversité. A la robuste et ferme unité de la seconde moitié du règne d’Ézéchias ne tardèrent pas à succéder les dissensions et la faiblesse ; de nouvelles tourmentes éclatèrent, la riche floraison de la fécondité spirituelle rit place à l’épuisement et à l’aridité. Il ne survint point, il est vrai, de calamités politiques sous les successeurs de ce prince ; ce danger ne menaçait le pays que de loin et passa promptement. Mais, à l’intérieur, on vit se produire sous Manassé, fils d’Ézéchias, qui régna, pour le malheur du royaume, plus d’un demi-siècle (695-641), un état de choses fait pour exciter la répulsion et qui était dû en partie au jeune âge de ce prince. Quand c’est un enfant qui occupe le trône et ses serviteurs qui gouvernent, l’ambition, la cupidité et d’autres passions plus haïssables encore trouvent toutes portes ouvertes devant elles, si les maîtres du pouvoir n’ont pas le cœur assez haut pour placer