Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/284

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Et je te donnerai une fondation de saphirs.

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Tous tes fils seront disciples de Jéhovah.
Grand sera le bonheur de tes enfants...
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Comme un homme que sa mère console,
Ainsi je vous consolerai,
Et vous serez consolés à Jérusalem.

Mais cette consolation, est-ce l’attente d’une vaine pompe terrestre, de la puissance et de la domination ? Non, c’est l’espérance d’une rédemption qui embrassera le monde entier. Ce prophète de l’exil a, le premier, conçu la bénédiction promise à Abraham comme l’annonce du salut pour toutes les races de la terre et, le premier, en a fait comprendre, dans toute son ampleur, la lumineuse notion. Un ordre entièrement nouveau descendra sur le monde ; ce sera comme la création de cieux nouveaux et d’une terre nouvelle, et les choses anciennes seront oubliées et pardonnées. Tous les peuples, toutes les extrémités de la terre auront part à cette délivrance, tous les genoux fléchiront devant le Dieu qu’adore et qu’annonce Israël, et toutes les bouches jureront par son nom. C’est pour accomplir ce salut qu’Abraham est appelé des zones éloignées de la terre et ses descendants choisis dès le ventre maternel. Israël, le peuple de Dieu, a été élu par Dieu pour être son serviteur et son messager vers les peuples, pour servir d’alliance et de lumière aux nations, pour ouvrir les yeux des aveugles. C’est là le but de Dieu, celui que sa Providence a eu en vue dès l’origine des temps. Lorsqu’il a tendu les cieux et fondé la terre, il a aussi jeté les yeux sur Israël, sur Yeschouroun, pour en faire son peuple, son serviteur et son apôtre. Ce peuple apôtre, élu de Dieu, porteur du salut de toutes les nations et de toutes les langues, la poétique éloquence de ce prophète le glorifie avec une telle exubérance, qu’il apparaît comme un peuple idéal. Et est-il, en effet, rien de plus haut que d’être le guide des peuples sur le chemin de la vérité, de la justice et du salut ? L’Isaïe de Babylone