Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/290

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reçut l’ordre de remettre aux partants les vases sacrés que Nabuchodonosor avait emportés de Jérusalem et déposés comme trophées dans le temple de élus.

Incontinent des mesures furent prises pour organiser le départ. Douze hommes, en représentation des douze tribus, se chargèrent d’aviser aux difficultés et de lever les obstacles. A leur tête se trouvaient deux chefs, également appelés par leur naissance à les commander, l’un, Zorobabel, fils de Schaltiel, fils lui-même de Jébonias, rejeton par conséquent de la race de David, l’autre, Yeschoua, fils de Yehozadak et petit-fils du dernier grand prêtre Séraya. Le premier reçut de Cyrus le titre de satrape (Pechah) des territoires qu’allaient réoccuper les Judéens. C’était une dignité presque royale. A ces douze hommes se présentèrent tous ceux qui éprouvaient le désir de retourner dans leur patrie. Assurément leur nombre, comparé à celui de leurs ancêtres sortant d’Égypte, était fort modeste ; il fut cependant plus élevé qu’on ne s’y fût attendu : 42.360 personnes, hommes, femmes et enfants, ceux-ci comptés de l’âge de douze ans, se disposèrent au départ. C’étaient, en majeure partie, des Judaïtes et des Benjamites, puis des Aaronides partagés en quatre groupes, enfin une petite phalange de Lévites, auxquels s’adjoignit un contingent, d’ailleurs peu considérable, des autres tribus et des peuplades converties au Dieu d’Israël. La joie de tous ces exilés près de rentrer dans leur pays était inexprimable. Eh quoi ! ils avaient cité jugés dignes de fouler de nouveau le sol de la patrie, de le cultiver de nouveau et d’y relever le sanctuaire ! Il leur semblait faire un beau rêve. L’événement retentit aussi parmi les nations ; on en parla et l’on y vit un prodige que le Dieu d’Israël faisait en faveur de son peuple. Un psaume nous a conservé l’écho des sentiments qui animaient les partants :

Quand Dieu ramena les captifs de Sion,
Nous étions comme ceux qui rêvent ;
Alors notre bouche s’est remplie de joie
Et notre langue d’allégresse.
Alors on disait parmi les nations :
Dieu a fait de grandes choses pour ceux-ci.