Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/296

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demandé pour la célébration de leur culte un emplacement que Salomon n’avait guère pu leur refuser.

[148] D’après les Septante (Rois IV, 15, 25), Jéroboam avait également épousé une soeur de la reine d’Égypte, du nom d’Anô, et par conséquent était uni de la façon la plus intime à la cour égyptienne. De là l’introduction du culte du taureau, c’est-à-dire de l’Apis égyptien, dans son royaume. Suivant les Chroniques (II, 11, 15), il importa aussi le culte des boucs, encore d’origine égyptienne. Enfin il parait que Jéroboam introduisit également dans ses États le calendrier égyptien, calculé sur l’année solaire, tandis qu’en Juda l’on comptait d’après l’année lunaire, plus courte. De là aussi le défaut de concordance chronologique entre les règnes synchroniques des rois d’Israël et de Juda.

[158] D’après Josèphe (Contra Apionem, I, 18), Ithobal, roi de Phénicie, avait commencé par être prêtre d’Astarté. Voilà pourquoi sa fille Jézabel introduisit de force en Israël le culte d’Astarté et celui d’Adonis (Baal), qui s’y rattache. Elle est la première qui, par fanatisme, persécuta et fit mettre à mort ceux qui refusaient de rendre hommage à ces divinités. M. Renan se trompe donc en avançant que les Israélites auraient les premiers montré de l’intolérance à ceux qui ne croyaient pas comme eux. Cette opinion est de tout point erronée. C’est un fait acquis que les Israélites n’ont pas exterminé les peuplades cananéennes qu’ils ont rencontrées à leur entrée eu Palestine ; il est bien plus vrai de dire que celles-ci ont été, au temps des Juges, les maîtresses du pays. Elles se sont maintenues dans la contrée jusque sous le règne de Salomon qui, le premier les a astreintes à la corvée (Rois I, 9, 20 ; Juges, 1, 21, 28-29). Les Israélites n’ont point imposé leur religion aux Cananéens : ce n’est pas d’eux, par conséquent, mais de Jézabel, que les chrétiens ont reçu la tradition d’intolérance qu’ils ont appliquée si cruellement, à partir du IVe siècle, aux païens et aux juifs. Il est vrai qu’Élie aussi a fait massacrer les prêtres de Baal, mais il ne faisait qu’user de représailles envers les instruments de Jézabel. Encore a-t-il, pour cet excès de zèle (Rois I, 19, 1-12), été blâmé au mont Horeb, où il lui fut signifié que le Seigneur ne se manifeste pas dans la fureur de l’orage, ni dans la violence du tremblement de terre, ni dans les dévastations du feu, mais dans un doux murmure, dans la mansuétude.

[162] D’après les Rois II, 1, 8, Élie portait les cheveux longs, avec un manteau noir de poil de chèvre (Aderet Sear, aussi appelé Sak ; Zacharie 13, 4 ; Isaïe, 20, 2), le vêtement habituel des prophètes. Jonadab, fils de Réchab, adhérent