Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 1.djvu/99

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sans doute ses raisons pour ne pas poursuivre ses avantages à outrance, et peut-être lui semblait-il plus prudent d’avoir les Philistins pour tributaires que de les réduire aux extrémités du désespoir.

La victoire de David sur les Philistins rehaussa son autorité chez les Israélites, et lui valut même la considération des peuples voisins. Hiram, ce roi qui avait fait passer de Sidon à Tyr la puissance phénicienne, envoya des ambassadeurs à David, pour lui proposer une alliance et lui offrir du bois de cèdre et autres matériaux destinés à l’embellissement de Jérusalem, la nouvelle capitale. Il se réjouissait de voir les Philistins domptés : leur affaiblissement était une garantie qu’ils ne jetteraient plus de sitôt un regard de convoitise sur la côte phénicienne. Le roi de Tyr tenait d’ailleurs particulièrement à l’alliance de David, afin que les caravanes de Phénicie, allant et venant sans cesse de leur pays en Égypte, et parcourant, pour leurs besoins, les routes du pays d’Israël, trouvassent protection et sécurité pour elles et pour leurs marchandises. David accepta avec empressement la proposition, et ainsi se forma une sorte d’amitié entre lui et Hiram. Il profita de ses offres pour fortifier la capitale récemment fondée et la couvrir d’élégantes constructions. Les Phéniciens étaient déjà, à cette époque, des architectes fort habiles.

Avant tout, il songea à fortifier Jérusalem, en se bornant d’abord, vraisemblablement, au côté nord, dont l’accès était plus facile. La colline de Sion ou Ville de David, d’une étendue assez médiocre, était insuffisante pour la population qui s’y était déjà établie, ou tout au moins le serait-elle pour la population future. C’est pourquoi la colline basse, située au nord du Sion, fut jointe à la ville ; une étroite vallée séparait la ville de la colline, qui reçut le nom de Millo (Enclave), et qui devint le second quartier, eu égard à l’ancien quartier formé par la ville de Sion. La colline de Moria et son prolongement, l’Ophel, restèrent provisoirement séparés de la ville ; du reste, ils ne faisaient point alors partie de Jérusalem, étant occupés par les Jébuséens qu’on avait épargnés. — David se fit construire aussi un palais en bois de cèdre, qu’on fit venir du Liban. Pareillement, Joab et les autres personnages notables de l’entourage de David reçurent de belles