Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/160

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manne). Ainsi Siméon, abdiquant sa personnalité, ne mit sur ses monnaies ni son nom ni ses titres de grand prêtre et de prince. Les caractères des inscriptions de ces monnaies sont de l’ancien hébreu ou du samaritain. En effet, celui-ci était familier aux peuplades voisines, tandis que l’hébreu moderne leur était inconnu. Les monnaies qui nous restent de Siméon n’ont pas de date postérieure à l’an IV de son règne.

Les prévenances dont Siméon avait été l’objet de la part d’Antiochus Sidétès, tant que celui-ci avait peu d’espoir de vaincre l’usurpateur Tryphon, se changèrent en froideur aussitôt que, grâce au secours des troupes judaïques, il se vit près du but. Cependant, s’il refusa les deux mille hommes de troupes et les secours d’argent que Siméon lui envoya pour l’aider à prendre la ville de Dora (130), qu’il assiégeait, et pour lui permettre d’avoir plus vite raison de Tryphon, ce fut moins par caprice que par crainte d’avoir à payer ces services d’ingratitude. En effet, il envoya auprès de Siméon son général Kendébaïus, l’Hyrcanien, pour lui reprocher d’avoir élargi les droits obtenus et de s’être approprié, sans offrir de dédommagement, les forteresses de Joppé, de Gazara et de l’Acra de Jérusalem, qui ne lui avaient pas été formellement concédées. Il exigea donc que Siméon lui rendit ces places fortes ou qu’il lui payât en échange mille talents d’argent. Nous n’avons, répondit Siméon, repris que ce qui nous appartenait par héritage de nos pères. Quant à Joppé et Gazara, il en offrit cent talents à Antiochus. Comme on ne put s’accorder, il fallut trancher le différend par les armes. Pendant qu’Antiochus poursuivait Tryphon, qui s’était échappé de la forteresse de Dora, il envoya son général Kendébaïus avec de l’infanterie et de la cavalerie, pour faire la guerre à la Judée et la faire rentrer sous la domination de la Syrie. Siméon se prépara à une lutte opiniâtre. Heureusement, il pouvait mettre en ligne une armée de 20.000 hommes et disposait même d’une cavalerie, dont la privation avait été si funeste à la Judée dans les guerres antérieures. Trop âgé lui-même pour diriger la campagne, Siméon confia le commandement des troupes à ses fils Johanan (Jean) et Juda. Ceux-ci marchèrent à l’ennemi en partant de Gazara. Dans une plaine entre Hébron et Modin, on en vint aux mains et la victoire resta aux Judéens. Kendébaïus et