Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/164

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ville de sept camps ; du côté nord, oit le sol était uni, il établit cent tours à triple étage, du haut desquelles ses troupes pouvaient battre en brèche les murailles de la ville. Pour rendre les sorties des assiégés plus difficiles, il fit creuser une double tranchée autour du camp. Cependant les assiégés n’en firent pas moins de fréquentes sorties et repoussèrent vaillamment les attaques des assaillants, de sorte que le siège traîna en longueur. Le manque d’eau, dont soufrait l’armée syrienne, y produisit de nombreuses maladies. De leur côté, les assiégés, qui avaient de l’eau en abondance, manquaient de vivres. Hyrcan se vit dans la cruelle nécessité de commettre un acte inhumain en chassant de la cité les bouches inutiles.

Cependant l’été se passa et les assiégeants n’avaient pas encore chance de prendre la ville. De leur côté, les assiégés, voyant Ies vivres y diminuer de plus en plus et s’approcher l’époque de la fête des Tabernacles, songèrent à demander la paix. Hyrcan fit les premiers pas et sollicita d’Antiochus un armistice de sept jours. Antiochos l’accorda et même il envoya, pour les sacrifices de la fête, des bêtes aux cornes dorées et des cassolettes d’or. Des négociations furent entamées pour la paix. Les conseillers du roi, lui rappelant la politique d’Antiochus Épiphane, qui ne connaissait d’autre moyen d’extirper du cœur des Judéens leur haine du genre humain que de les forcer à renoncer à leurs lois particulières, l’engagèrent à user de la plus grande sévérité. Si Antiochus avait écouté ses conseillers qui, imbus des préjugés de leur temps, ne voyaient dans les lois séparatistes du judaïsme que la haine de l’humanité, les luttes sanglantes pour la conservation de sa loi et de ses coutumes auraient recommencé pour Israël. Heureusement Antiochus n’était ni assez tenace ni assez fort pour oser se lancer dans une telle aventure. Les conditions de paix qu’il offrit étaient à peu près acceptables. Il demandait aux Judéens de lui remettre leurs armes, de lui payer un tribut pour Joppé, Gazara et les autres villes qui avaient appartenu à la Syrie et de recevoir une garnison syrienne dans Jérusalem. Pressé par la nécessité, Hyrcan acquiesça aux deux premières clauses ; mais il refusa de se soumettre à cette dernière condition, persuadé que le contact avec les Syriens