Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/163

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splendeur de celui de Salomon ; il lui ressemble aussi par les troubles qui en signalèrent le commencement et la fin. C’est le milieu de ces deux règnes qui en fut l’apogée.

Salomon, à son avènement, avait trouvé dans Adonias un rival, un prétendant, qu’il fallut réduire à l’impuissance. Hyrcan, de même, eut à soutenir une lutte très vive contre des compétiteurs. Parmi eux se trouvait son beau-frère Ptolémée,le meurtrier de son père, qui avait attenté à sa propre vie. Cependant celui-ci n’était redoutable que parce que la Syrie le soutenait. Le soin de sa sûreté personnelle, autant que le devoir, commandait donc à Hyrcan de châtier ce déloyal adversaire. Aussi se hâta-t-il de prendre les devants avant qu’Antiochus pût réunir des troupes pour venir à son secours. Nous ne savons pas avec précision de quelle manière le siège fut mené et quelle en fut l’issue. Suivant une relation évidemment embellie, Hyrcan n’aurait pu pousser les opérations du siège avec toute la vigueur désirable. Ptolémée faisait amener sur la muraille la mère de Hyrcan, d’autres ajoutent : ses frères, et les torturait en sa présence. Elle, en digne femme de la famille des Hasmonéens, suppliait, son fils de ne pas s’inquiéter de ses souffrances et de ne pas retarder pour elle la vengeance des siens. Tiraillé en sens contraire par le devoir et par la pitié, Hyrcan se retira sans avoir obtenu de résultat, devant l’approche du roi de Syrie, qui s’avançait avec une armée pour profiter de l’embarras des Judéens. On prétend qu’après le départ des assiégeants, Ptolémée fit massacrer la mère (et les frères) de Hyrcan. Après quoi, il s’enfuit à Rabbat-Ammon, l’antique capitale des Ammonites, qui avait reçu le nom de Philadelphie et dont le prince, Zénon Kotylas, l’accueillit avec bonté. Il disparut sans laisser d’autres traces dans l’histoire.

Cependant Hyrcan se vit bientôt menacé de dangers plus graves. Antiochus Sidétès, qui avait à cœur de venger sa défaite récente, vint en Judée avec une armée nombreuse (automne de 135), dévastant le pays sur son passage. Il arriva devant Jérusalem, où Hyrcan, se jugeant incapable dé lui résister en rase campagne, alla se renfermer, espérant trouver un sûr abri derrière ses fortes murailles. Antiochus entreprit un singe en règle. Il entoura la