Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/199

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Au lever de l’aurore, les prêtres donnaient avec des trompettes le signal de la cérémonie du puisage de l’eau. La foule se rendait à la fontaine de Siloé ; à chaque arrêt du cortège, les trompettes retentissaient, jusqu’à ce que tout le peuple fût rassemblé près de la fontaine, où l’on puisait avec une coupe d’or l’eau nécessaire pour la libation. Le cortège se remettait alors en marche et, à pas lents, on portait la coupe d’eau jusqu’à la porte des Eaux, à l’ouest du mur intérieur du temple ; arrivés là, les trompettes retentissaient de nouveau. L’eau était répandue sur l’autel au son de la frite, qui ne se faisait entendre que dans les solennités extraordinaires.

Une fête populaire du même genre avait lieu le 15 ab (août) : c’était la fête du bois, qui était surtout célébrée par les jeunes filles, au milieu des chants et des danses. Dans un carrefour, au milieu des vignobles, les jeunes filles se réunissaient par bandes ; elles étaient toutes habillées de blanc et dansaient en chœur, en chantant des couplets hébreux. Des jeunes gens assistaient à ces réunions, et souvent y faisaient choix d’une épouse. Cette fête-là aussi était certainement une démonstration contre les Sadducéens, qui défendaient d’offrir du bois pour le service du temple (Korban étsim). Le Grand Conseil, profitant de l’empressement mis par le peuple à apporter des offrandes, prit une mesure qui devait réveiller tout particulièrement le sentiment national et combattre efficacement les idées des Sadducéens. Ceux-ci avaient prétendu que les sacrifices quotidiens et les frais du temple en général ne devaient pas être, payés par la caisse publique, mais qu’il fallait laisser à la piété des fidèles le soin d’y pourvoir. Le Grand Conseil décida au contraire que tous les Israélites (y compris les prosélytes et les esclaves affranchis) auraient à payer un impôt annuel d’un demi sicle. Grâce à cet impôt, le sacrifice quotidien prit un caractère national : c’était, en effet, la nation entière qui y contribuait. Des collectes furent organisées à trois époques différentes. En Judée elles avaient lieu au printemps. Au premier adar, des hérauts parcouraient le pays et faisaient savoir que le moment de payer l’impôt était proche. La collecte commençait le 15 du même mois. Ensuite arrivaient les impôts du dehors, des pays au