Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/198

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Les matières de l’enseignement se réduisaient probablement à l’Écriture sainte, et surtout au Pentateuque. Tout en travaillant ainsi pour l’avenir, le Grand Conseil ne négligea pas les besoins du moment, et il y imprima aussi le sceau du pharisaïsme. Toutes les prescriptions légales qui avaient été oubliées ou négligées pendant la longue domination des Sadducéens, depuis la rupture de Hyrcan avec les Pharisiens jusqu’à l’avènement de Salomé, furent renouvelées et remises en vigueur. A l’approche de chaque époque où l’on devait célébrer les coutumes en litige, les Pharisiens y procédaient, à dessein, avec pompe et solennité. Le jour où elles avaient été rétablies devint pour eux un jour de fête annuelle, où tout deuil était proscrit, où tout jeûne public était suspendu. La fête des libations d’eau sur l’autel, que le roi Alexandre avait profanée d’une façon si méprisants, fut particulièrement célébrée par des réjouissances publiques.

Dans la suite, ce jour devint une fête populaire d’un caractère spécial (Simchat Bet ha-Shobéha), au sujet de laquelle on disait que celui qui ne l’avait pas vue n’avait jamais vu une vraie fête populaire. Le soir du premier jour de fête, le parvis des femmes était si brillamment illuminé que la ville entière étincelait de feux et que les rues étaient éclairées comme en plein jour. Le peuple se portait en foule vers la colline du temple pour assister au spectacle ou prendre part aux réjouissances. Au milieu de l’allégresse générale, retentissaient de temps en temps des chants solennels : debout sur les quinze marches de l’escalier conduisant du parvis des femmes à l’intérieur du temple, des chœurs de Lévites chantaient des psaumes en s’accompagnant de harpes, de guitares et de cymbales. A la fin des quinze psaumes qui avaient été choisie, pour la circonstance (Cantiques des Degrés), les Lévites engageaient le peuple à s’associer à leurs chants par des cantiques de louanges :

Louez le Seigneur,
Ô serviteurs de Dieu
Qui séjournes dans sa maison pendant ces nuits…
La communauté répondait en reprenant le refrain :
Louez Dieu, car sa bonté est éternelle.