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Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/246

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Hérode se hâta dei les faire exécuter : transportés à Samarie, dans la même ville où leur père dénaturé avait, trente ans auparavant, célébré ses noces avec Mariamne, ils firent décapités, et leurs cadavres inhumés à Alexandrie (vers l’an 7). La mort de ses fils n’avait pas mis fin aux intrigues contre Hérode : au contraire, elles reprirent de plus belle. Hérode avait promis la couronne à Antipater, mais celui-ci ne se croyait pas assuré de la succession au pouvoir, tant que son père serait en vie. Il s’unit secrètement avec Phéroras, pour attenter aux jours de son père et de son bienfaiteur. Mais ses infâmes projets furent découverts. Diverses circonstances, jointes aux déclarations de plusieurs témoins, révélèrent à Hérode la tentative faite par Antipater pour l’empoisonner. Ce fut un coup terrible pour le vieux roi, et sa fureur ne connut pas de bornes. Cependant il dut dissimuler et feindre l’amitié la plus vive pour Antipater, afin de le décider à revenir de Rome à Jérusalem. Lorsqu’il fut de retour, son père l’accabla de reproches ; devant un tribunal présidé par le proconsul romain Quintilius Varus, il l’accusa d’avoir causé la perte de ses deux frères et d’avoir cherché à le faire périr lui-même. Le monstre osa protester de son innocence ; mais Nicolas de Damas, l’ami d’Hérode, reprit le réquisitoire du roi, et Antipater fut condamné à mort. Hérode demanda à Auguste la confirmation de ce jugement.

Accablé sous le poids de tant de douleurs, le vieux roi tomba malade. Toutes ses espérances étaient anéanties. Auquel de ses fils survivants devait-il se fier désormais ? Pour la troisième fois, il changea l’ordre de la succession. — Cependant, loin de le calmer et de lui inspirer la douceur et la pitié, le malheur ne faisait que l’aigrir et aiguiser sa cruauté. Un léger méfait commis par des jeunes gens fut puni par ce vieillard, fatigué de la vie et déjà au seuil de la tombe, avec la dureté implacable qui le distinguait, lorsque d’audacieux rêves d’ambition gonflaient encore son cœur. Les pharisiens, qui ne l’aimaient pas, furent accusés d’avoir pris part à la conspiration dirigée contre sa vie. Aussi en fit-il exécuter un certain nombre, convaincus d’avoir été mêlés au complot, et soumit-il les autres à une surveillance étroite. De leur côté, les Pharisiens ne cessèrent d’exciter la jeunesse des écoles