Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/312

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Hérodiens, Claude permit aux Judéens de vivre selon leurs propres lois (été de 45). Hérode eut le droit de nommer les grands prêtres et il en usa aussitôt pour déposséder Élionaï, que son frère avait investi de ces fonctions et qu’il remplaça par Joseph, de la maison de Kamyth.

Hérode II pouvait donc, en un sens, être considéré comme une sorte de roi de la Judée, bien qu’il n’eût aucune action sur la marche des affaires publiques. Le pouvoir politique et judiciaire était aux mains des procurateurs. Le Sanhédrin qui, sous Agrippa, avait recouvré son autorité première, s’en vit de nouveau dépouillé.

Dans le cours de son administration, Fadus eut, lui aussi, à réprimer une émeute messianique. Un certain Theudas, qui se faisait passer pour prophète ou messie, avait su grouper autour de lui environ quatre cents fidèles, tant la délivrance était devenue un besoin pour le peuple. Theudas promettait à ses sectateurs, comme preuve de son caractère messianique, de diviser les eaux du Jourdain et de le leur faire traverser à pied sec. Ceux-ci s’étant munis de tout leur avoir et rassemblés au bord du fleuve, Fadus envoya contre eux une troupe de cavaliers qui en tua beaucoup, en fit d’autres prisonniers et trancha la tête au visionnaire (vers 47).

Peu de temps après, Fadus fut rappelé à Rome et remplacé par Tibère-Jules Alexandre (fils de l’arabarque Alexandre et neveu du philosophe Philon), qui portait le titre de chevalier romain et avait abjuré le judaïsme pour embrasser la religion païenne. L’empereur croyait sans doute, en nommant aux fonctions de procurateur un homme de sang judaïque et d’une famille considérée, donner aux Judéens une preuve de bienveillance. Il ne songeait pas que c’était les blesser encore davantage dans leurs sentiments intimes que de leur donner pour chef un renégat.

Du reste, le peuple parait avoir beaucoup souffert sous le gouvernement de ce Tibère ; les zélateurs relevèrent la tête et le poussèrent à la révolte. Ils avaient pris pour chefs Jacob et Siméon, les deux fils de Juda le Galiléen, que leur père avait élevés dans ses principes. Nous n’avons point de détails sur le soulèvement qui eût lieu à leur instigation, mais la sévérité de la peine