Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/33

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leurs instruments divers. Il organisa une procession. divisée en deux colonnes, qui, partant d’un même point dans deux directions opposées, firent le tour des murs et se rejoignirent dans le temple. En tête de chaque colonne marchait un chœur de Lévites, entonnant des cantiques de louanges et d’actions de grâce, que d’autres Lévites accompagnaient du son de leurs instruments. Ezra et Néhémie, les deux chefs de la communauté, suivaient respectivement les deux chœurs, et à chaque file s’étaient joints, divisés également en deux groupes, les princes et le peuple, y compris les femmes et les enfants. Le son des harpes, des cymbales, des trompettes, les chants des nombreux Lévites, résonnaient au loin, multipliés par l’écho des montagnes, et exaltant tous les cœurs. A un jour de deuil et de pénitence succédait un jour d’allégresse universelle. Cette fête d’inauguration dura, dit-on, huit jours ; il y avait deux ans et quatre mois que les travaux avaient commencé (442).

Pour donner une assiette durable à ce grand corps, qu’il avait si heureusement ressuscité, Néhémie songea à établir des fonctionnaires capables et dignes de confiance. C’est lui, parait-il, qui divisa le pays en petits cantons (pélekh), à chacun desquels il préposa un chef chargé de l’administrer et d’y maintenir l’ordre. Néhémie fit aussi construire, au nord du temple, une très forte citadelle, qui devait, en cas de besoin, protéger le sanctuaire ; cette citadelle reçut le nom de Birah (Baris). Il en donna le commandement à un homme fidèle et pieux, Hanania. A Ezra, le savant le scribe, son auxiliaire dans l’œuvre de la restauration, il confia la surveillance du temple.

Ce qui le préoccupait avant tout, c’était d’assurer la marche régulière du culte. Pour que les sacrifices ne fussent plus interrompus, il était essentiel que la subsistance des Aaronides et des Lévites fût garantie. Sans doute, les possesseurs de terres s’étaient solennellement engagés à fournir aux uns leur redevance et aux autres leur dîme ; mais cela ne suffisait pas à Néhémie, il fallait veiller à l’exécution régulière de l’engagement. A l’époque de la moisson, les Lévites devaient parcourir les campagnes, recueillir la dîme et l’apporter à Jérusalem. Pour que la distribution de cette dîme — dont les Aaronides, à leur tour, prélevaient le dixième — se fit équitablement et sans léser personne, Néhémie