des objets destinés aux idoles, de leur louer des maisons en Palestine. Le Judéen de Palestine, qui était profondément haï par le païen, ne doit pas lui permettre de le soigner pendant sa maladie, ou de lui couper les cheveux ; il doit surtout éviter de se trouver seul avec lui pour ne pas être assassiné. Les païens de Rome avaient adopté l’usage barbare de faire lutter dans le cirque des hommes contre des animaux ; de là, la défense de leur procurer des lions ou des ours, de leur vendre un objet quelconque qui puisse devenir un instrument de mal, de construire pour eux des basiliques, des places destinées aux exécutions, des stades et, en général, tout bâtiment où ils pourraient verser du sang innocent ; il est même interdit de leur confier des animaux, de crainte qu’ils n’assouvissent sur eux leurs passions criminelles. Il est défendu de se servir de ce qui pourrait avoir été consacré au culte païen, de s’asseoir à l’ombre d’une idole, de boire du vin qui a été ou aurait pu être consacré aux dieux. Toutes les mesures qui avaient été prises peu de temps avant la destruction du temple pour élever des barrières entre le judaïsme et la gentilité, la Mischna les conserva et les aggrava. Et cependant, malgré son hostilité contre le paganisme, elle adopta cette loi établie probablement par Gamaliel Ier, que les indigents païens avaient le même droit que les Judéens à recevoir des secours.
La Mischna consacre aux prescriptions de pure morale un traité spécial, intitulé : les Maximes des Pères (Pirké Abot). Ce traité contient les aphorismes et les sentences énoncés par les plus anciens des Soferim. On y lit, entre autres, cette maxime de Schemaya, du temps d’Hérode : « Aime le travail et hais les dignités ; » celle de Hillel l’Ancien : « Suis la doctrine d’Aron, aime et recherche la paix, aime les hommes et amène-les à l’étude de la Loi, » et celle de son descendant, Simon III, fils de Gamaliel : « Le monde se maintient par trois vertus : la vérité, la justice et la paix ; » les paroles sages et élevées de Hanina, un des témoins de l’incendie du temple, que le traité des Maximes a accueillies malgré les souffrances que Rome a fait endurer aux Judéens : « Prie pour le salut de l’État (romain), car la crainte seule qu’il inspire empêche les hommes de se dévorer entre eux. » Voici encore quelques autres sentences remarquables de ce traité :