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Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 3.djvu/154

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Gamaliel II (205-220), avertit les Judéens de la Palestine de se tenir sur leur garde : « Montrez-vous circonspects, leur dit-il, envers la puissance (romaine) ; elle ne vous flatte que dans son propre intérêt, et elle vous abandonnera quand vous aurez besoin de sa protection. » — Ce patriarche était peu familier avec les questions de casuistique ; mais, quoique ses connaissances juridiques fussent inférieures à celles de son frère Simon, son père le nomma cependant son successeur. C’est qu’il paraissait se rendre un compte exact de la situation politique de l’époque, et être doué d’un esprit très pratique. Il s’occupa spécialement de l’administration, exerçant le droit de contrôle sur les fonctionnaires et les communautés, mais il confia la direction des études religieuses aux principaux disciples de son père. Des écoles s’établirent à Sepphoris, Tibériade, Akhara, Lydda et même à Césarée, où résidait le procurateur romain. Ces diverses écoles se soumettaient toutes à une autorité commune, celle de la Mischna. Ce fut la rédaction de la Mischna qui contribua principalement à maintenir l’unité dans l’enseignement religieux.



CHAPITRE VI


le patriarche juda ii ; les amoraïm
(225-280)


Après la mort des plus jeunes contemporains de Juda le Saint et de son fils Gamaliel II, une ère relativement plus heureuse s’ouvrit pour les Judéens. À l’extérieur, leur situation politique était des plus favorables, grâce aux dispositions bienveillantes de l’empereur qui régnait alors à Rome, et, à l’intérieur, ils étaient dirigés par des hommes à l’esprit généreux et élevé. Les plus célèbres de ces docteurs étaient, en Judée : le patriarche Juda II, fils de Gamaliel ; Johanan, le savant le plus considérable de son époque ; Simon ben Lakisch, homme d’opposition