lantescouleurs la magnificence de cette reine. Dans son superbe palais, dont les ruines montrent encore aujourd’hui la valeur artistique, elle offrait l’hospitalité à des savants remarquables, avec lesquels elle se plaisait à s’entretenir sur les sujets les plus variés. À sa cour, vivait l’illustre philosophe et critique Longin, qui fait ressortir, dans son traité sur le Sublime, la vigoureuse concision et la beauté de ces paroles du récit de la Création : « Que la lumière soit ; » Zénobie y avait aussi accueilli Paul de Samosate, évêque d’Antioche. Elle paraît s’être également éprise des principes du judaïsme ; néanmoins, les docteurs juifs parlent en termes peu bienveillants de la principauté de Palmyre. « Heureux celui qui assistera à la chute de Tadmor, » dit Johanan. C’est un fait certain que de nombreux juifs avaient pris les armes contre Zénobie, dont la domination s’étendait probablement sur la Judée.
Le Talmud raconte que cette reine ayant condamné à mort, sans doute pour un motif politique, un certain Zeïra bar Hinena, deux disciples de Johanan, Ami et Samuel, se rendirent auprès d’elle pour implorer la grâce du coupable. Elle rejeta leur demande, en leur disant : « Croyez-vous donc que Dieu, parce qu’il a déjà fait de nombreux miracles en votre faveur, continuera toujours à vous couvrir d’une protection particulière ? » Un autre événement rapporté par le Talmud paraît s’être passé également sous le règne de Zénobie. Un certain Ulla ben Koscher, accusé d’un crime politique, avait trouvé un asile à Lydda, dans la maison de Josua ben Lévi. Des soldats cernèrent la ville et menacèrent de la détruire si on ne leur livrait pas Ulla. Josua, placé dans la douloureuse alternative de causer la mort d’un homme ou la destruction d’une communauté, engagea l’accusé à se livrer lui-même aux autorités. Il s’appuya, pour en agir ainsi, sur une loi qui permettait d’abandonner à son sort un accusé poursuivi pour crime politique, dans le cas où sa délivrance mettrait l’existence de nombreuses personnes en danger. Néanmoins, la pensée d’avoir contribué, quoique indirectement, à faire mourir un homme troubla la conscience d’un grand nombre de Judéens. La légende raconte que le prophète Élie apparut à Josua ben Lévi et lui reprocha de s’être conformé dans cette circonstance à une loi quelconque, au lieu de s’être inspiré de la « Mischna des justes, » qui