tion de trois docteurs éminents, les amoraïm palestiniens ne montraient plus ni originalité, ni profondeur d’esprit ; ceux qui sont mentionnés dans les documents de cette époque, Haggaï Jona II et José, disciples et successeurs d’Ami et d’Assi, étaient bien inférieurs à ceux qui les précédèrent. La seule autorité religieuse de la Judée fut Jérémie ; encore ce docteur était-il originaire de la Babylonie et si peu estimé dans son pays qu’il fut expulsé des écoles. Le patriarcat était alors occupé par Hillel II. Le père de Hillel, Juda III, qu’un vil apostat accusa d’avoir reçu le baptême sur son lit de mort, avait délaissé son enfant dès sa plus tendre jeunesse (vers 320) et confié le soin de son éducation ainsi que l’administration du patriarcat à deux membres du collège, dont l’un était Joseph de Tibériade. Le patriarche n’avait plus à cette époque qu’un pouvoir très limité, il était chargé principalement de fixer la date des fêtes et de nommer les fonctionnaires religieux des communautés du dehors, il ne dirigeait même plus l’école de Tibériade. Par un contraste singulier, les autorités civiles rendaient au patriarche des honneurs plus éclatants à mesure que son influence diminuait, les patriarches étaient qualifiés, à l’instar des plus hauts dignitaires de l’État, des titres pompeux de illustres, très distingués (spectabiles), très glorieux (clarissimi). « Quiconque injurie publiquement les illustres patriarches est passible d’une peine sévère, » proclame un édit, qui, il est vrai, fut promulgué plus tard, mais qui s’appuie sur des lois antérieures, relatives aux patriarches.
Au commencement du règne de Constantin, les Judéens de l’empire romain pouvaient pratiquer leur religion en toute liberté. Cet empereur avait, en effet, pris les mesures nécessaires, avant qu’il ne fût chrétien, pour mettre fin aux persécutions religieuses dans son État, et il avait promulgué une sorte d’édit de tolérance par lequel il reconnaissait à chacun le droit d’observer le culte qui lui plairait. Les Judéens profitèrent naturellement de cette tolérance, leurs patriarches, leurs anciens, les chefs des écoles et des synagogues jouissaient des mêmes droits que les ecclésiastiques chrétiens et les prêtres païens. Il fut établi que les Judéens qui se consacrent à l’étude de la Loi ou à l’enseignement, les patriarches, les anciens et tous les fonctionnaires religieux seraient exemptés