teurs. Il ne faut pas tant accuser de ces injustices mon frère, le glorieux Constance, que les hommes injustes et cruels qui ont inventé ces impôts. De la situation élevée qu’ils occupaient, j’ai précipité ces misérables dans un profond abîme, afin d’effacer jusqu’au souvenir de leur disparition. — Vous accordant au nouveau témoignage de bienveillance, j’ai encouragé mon frère, le vénérable patriarche Iulos (Hillel), à empêcher la perception de la taxe que vous appelez « apostolè, » et j’ai pris soin de vous préserver de nouvelles charges et d’assurer votre tranquillité dans tout mon empire. Grâce à la sécurité dont vous jouissez, c’est d’un cœur sincère que vous pourrez appeler sur mon règne la protection du Créateur tout-puissant dont la main droite m’a soutenu. Ceux qui vivent dans la souffrance ont l’esprit affaissé et n’invoquent pas l’appui de Dieu. Mais les hommes exempts de tout souci, à l’âme joyeuse, sont mieux disposés à prier avec ferveur pour le salut de l’empire et à demander à Dieu de bénir mon règne et de me soutenir dans la voie que je veux suivre. Recommandez-moi donc à la bienveillance divine, et quand j’aurai mené à bonne fin ma campagne contre les Perses, je me rendrai à Jérusalem, la ville sainte, et, selon le désir que vous nourrissez depuis de nombreuses années, je la restaurerai à mes propres frais et je m’y joindrai à vous pour glorifier le Tout-Puissant.
Aucun document ne rend compte de l’impression que cette épître, si affectueuse et si habile, a produite sur les Juifs. On sait seulement, par une tradition, qu’ils appliquèrent à l’empereur Julien ce verset, de Daniel (11,34) : « Même quand ils (les Israélites) auront péché, ils ne resteront pas dépourvus de secours. » D’après cette même tradition, Daniel aurait prophétisé que la nation juive, opprimée d’abord par Gallus, serait protégée par Julien, qui les traiterait avec bienveillance et leur promettrait de reconstruire le temple.
Julien n’en resta pas à la simple promesse. Malgré les graves préoccupations que lui donnaient ses préparatifs de guerre contre les Perses, il se mit à l’œuvre pour relever le temple de Jérusalem de ses ruines ; il chargea un de ses meilleurs amis, le savant et vertueux Alype, d’Antioche, de surveiller les travaux, lui fit comprendre l’importance qu’il attachait à la réussite de cette entreprise, et l’engagea à ne reculer devant aucune dépense.