dre les derniers devoirs, afin de se soustraire à des charges trop onéreuses. Pour remédier à d’aussi graves inconvénients, Gamaliel avait ordonné qu’on le revêtît après sa mort de simples habits de lin blanc. Depuis cette époque, les apprêts mortuaires eurent un caractère d’extrême simplicité, et la postérité reconnaissante adopta l’usage de vider une coupe de plus, en l’honneur de Gamaliel, au repas des funérailles.
Gamaliel laissa plusieurs fils. L’aîné, Simon, paraît avoir été trop jeune, à la mort de son père, pour remplir les fonctions de patriarche, et ce fut sans doute Josua que le Synhédrin éleva à cette dignité comme patriarche intérimaire. Ce docteur voulut, après la mort de Gamaliel, abolir plusieurs dispositions législatives que le Nassi avait établies, mais Johanan ben Nuri s’y opposa, et son opinion fut appuyée par la plupart des Tannaïtes. Deux autres docteurs considérables, Éléazar ben Azaria et Éliézer, paraissent également ne plus avoir vécu à l’époque d’Adrien. — C’est un fait presque certain que, après la mort de Gamaliel, le Synhédrin abandonna la ville de Jabné pour s’établir dans la haute Galilée, à Uscha, ville située tout près de Schefaram, d’Acco et de Sepphoris. Ismaël se trouvait parmi ceux qui émigrèrent à Uscha. Le Synhédrin prit dans sa nouvelle résidence plusieurs mesures d’une haute importance morale et historique, qui furent définitivement adoptées sous le nom d’Ordonnances d’Uscha (Tekanot Uscha). Une de ces mesures devait empêcher les donations trop importantes de propriétés qu’on faisait alors aux œuvres de bienfaisance, donations qui étaient devenues très fréquentes à cette époque. Il fut défendu de distraire plus d’un cinquième de ses biens pour des œuvres de charité. Isèbab, qui plus tard mourut martyr, voulut distribuer toute sa fortune parmi les pauvres ; Akiba s’appuya sur cette mesure pour s’y opposer. Une autre ordonnance d’Uscha paraît avoir eu pour but de réagir contre la sévérité excessive avec laquelle Gamaliel avait appliqué la peine d’excommunication. Il fut décidé qu’aucun membre du Synhédrin ne pourrait être frappé d’excommunication à moins d’avoir violé ou aboli la Loi tout entière, comme l’avait fait le roi Jéroboam. On voit par là que l’unité de la Loi était solidement établie et que des divergences d’opinions ou de doctrines ne pouvaient plus, comme jadis,