divinité que Sérapis. Même le patriarche qui est venu en Égypte, — il voulait dire Josua — a été contraint par les uns à adorer Sérapis, et par les autres à adorer le Christ. » Josua paraît avoir échoué dans sa généreuse tentative. Il revint en Judée, où il mourut bientôt après dans un âge assez avancé ; le chagrin contribua sans doute à hâter sa fin. On dit, à son grand éloge, qu’avec lui disparurent la sagesse, la prudence et la modération. Après sa mort, la Judée fut secouée par de violentes convulsions ; elle se prépara à une insurrection formidable, et aucun de ses enfants ne fut alors assez puissant pour en arrêter l’explosion. Cette époque fut une des périodes les plus remarquables de l’histoire judaïque.
Les agitateurs ne voulurent pas que le mouvement éclatât pendant le séjour d’Adrien en Égypte et en Syrie (130-131) ; mais dès ce moment on se prépara à la révolte. Les forgerons juifs, dans la prévision que les armes qu’ils fabriquaient pour les Romains serviraient contre les Judéens, ne firent plus que des armes de mauvaise qualité et impropres à tout usage. Dans les montagnes de la Judée, si riches en cavernes, les conjurés établirent secrètement des allées souterraines et des cachettes, qui servirent, avant la lutte, d’arsenaux, et devinrent pendant la guerre d’excellents postes pour s’y embusquer et tomber à l’improviste sur l’ennemi. Akiba prit part à ces préparatifs avec une vaillante activité. Ce docteur avait été reconnu, après la mort de Josua, comme chef de la nation. Adrien croyait avec tant de conviction à la soumission absolue de la Judée qu’il ne s’aperçut de l’insurrection, qui se préparait presque sous ses yeux sur différents points de son empire, qu’au moment où elle sévit dans toute sa violence ; l’habileté des Judéens avait triomphé de la vigilance des espions romains. Quand le mouvement éclata, tout était prêt : les armes, les voies de communication, les soldats et même un chef énergique dont la situation particulière inspirait à l’armée l’enthousiasme religieux et la valeur guerrière. Ce qui encouragea aussi les Judéens dans leur audacieuse entreprise et leur fit espérer de reconquérir leur nationalité, ce fut la chute de Césarée, ruinée quelques années auparavant par un tremblement de terre. Une croyance assez singulière s’était répandue parmi les Judéens au sujet de cette ville, qui était la capitale de la Judée, où des légions tenaient garnison,