comme odeur agréable par Dieu, mais par les êtres intermédiaires. C’est ainsi que la Cabale cherche à concilier la notion d’un Dieu immatériel et incorporel avec les anthropomorphismes bibliques. Dieu, dans ce système, conserve son incorporéité, et ce sont les sept qui se mettent en contact ou en relations avec ce qui est corporel.
Voici maintenant comment la Cabale explique la création. Dieu ou le En-Sof n’a pas créé le monde directement, mais par l’intermédiaire des sefirot. Tous les êtres du monde sublunaire, non seulement les espèces, mais aussi les individus, ont leur prototype dans le monde supérieur. L’univers ressemble à un arbre immense, muni de branches et de feuilles sans nombre, dont les racines sont représentées par les sefirot, ou encore à une chaire dont le dernier anneau est attaché au monde supérieur, ou enfin à une mer qui est alimentée par une source éternellement jaillissante. L’âme, particulièrement, est un produit du monde supérieur et se trouve en communication directe avec toutes tes sefirot, elle peut donc agir sur les sefirot et sur la Divinité elle-même. Selon qu’elle fait le bien ou le mal, elle peut attirer sur elle ou éloigner d’elle la lumière supérieure et la bénédiction divine.
D’après la Cabale, le peuple d’Israël a pour mission de faire descendre sur le monde sublunaire les grâces de la Divinité. Dans ce but, Dieu lui a révélé la Tora avec ses 613 ordonnances, afin qu’il puisse agir sur le monde supérieur à l’aide de chacune des pratiques cérémonielles. Ces pratiques ont donc un sens mystique et une très grande valeur, elles sont l’instrument magique qui sert à conserver le monde et à le rendre heureux. L’homme vraiment pieux est la pierre angulaire de la création. Le temple, avec le culte des sacrifices, avait autrefois une très grande importance, il servait à relier le monde supérieur au monde sublunaire. Le temple terrestre répondait au temple céleste (aux sefirot), et les dix doigts que le prêtre élevait en bénissant le peuple agissaient sur les dix sefirot pour attirer leurs faveurs sur les hommes. Après la chute du temple, les prières ont remplacé les sacrifices ; elles ont donc une signification mystique. Mais il faut savoir s’adresser dans chaque circonstance à la sefira spéciale dont on a besoin. Ainsi ce n’est pas Dieu, mais les organes intermédiaires