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LES PLUS ANCIENS

MONUMENTS DU CHRISTIANISME


Entre les pays voisins du berceau du christianisme, l’Égypte fut un des premiers à recevoir l’Évangile et à favoriser sa diffusion rapide dans tous les endroits et dans toutes les classes de la population. Beaucoup de circonstances, et non pas seulement la situation géographique, y contribuèrent, car il y avait entre l’Égypte et la Judée une filiation intime, effet des analogies politiques, administratives et économiques, qui facilita la propagation de la Bonne Nouvelle.

Les deux pays ouverts à l’influence de l’Hellénisme depuis trois siècles furent unis quelque temps sous la dynastie des Ptolémées[1], puis sous la domination romaine. En ce qui concerne les institutions administratives et l’économie publique, plus la connaissance des détails augmente, et plus sont nombreuses les analogies qui s’offrent à l’historien. Je rappelle seulement, comme exemple, l’institution du dénombrement général du peuple dont saint Luc[2] parle au commencement de son évangile ; or, la papyrologie qui nous a fait connaître tant de détails de la vie privée et civile de l’Égypte à cette époque-là et qui nous a donné l’occasion d’étudier, d’après plusieurs douzaines d’actes authentiques sur papyrus[3] depuis le commencement de notre ère jusqu’au iiie siècle, tous les détails du dénombrement général en Égypte,

  1. A. Bouché-Leclercq, Histoire des Lagides, Paris, 1903-5.
  2. S. Luc II, 1-4.
  3. La littérature sur les Apographai, c’est-à-dire les actes de dénombrement général, est assez grande déjà. Je cite le n° 254 des Oxyrhynchus Papyri de l’an 20 environ, les papyrus nos 260, 261 du British Museum et le papyrus de Vienne publié dans les Studien zur Palaeographie und Papyruskunde, IV, 1905 (Leipzig, Avenarius libraire-éditeur), p. 58-83 (Arsinoitische Verwaltungsurkimden vom I. 7213), qui sont relatifs au cens de l’an 62. Voir aussi Kenyon, Classical Review, VII, 1893, 110. Viereck, Philologus, LII, 219 s. Wilcken, Ostraca, I, à 50 s. Wessely, Die jüngsten Volkszühlungen und die ältesten Indictionen in Aegypten dans les Studien zur Palaeographie und. Papyruskunde, II, 26-35 ; Epikrisis, p. 9 s. (Académie impériale de Vienne, Séances, vol. CXLII, 9, 1900). Le professeur Ramsay dans son livre Was Christ born at Bethlehem a expliqué S. Luc ii, 1-4, à l’aide des nouveaux éclaircissements papyrologiques.