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Page:Graffin - Nau - Patrologia orientalis, tome 4, fascicule 2 - Les plus anciens monuments du Christianisme.djvu/8

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AVERTISSEMENT.

ont également disparu parce que le papyrus a péri. Sa qualité fragile souffre en effet de l’humidité beaucoup plus encore que notre papier. Cependant, un pays, l’Égypte, nous a conservé, grâce à son climat particulier, une quantité de papyrus cachés sous le sable du désert et sous la terre des ruines, oubliés depuis des siècles et découverts de nos jours. Nous avons vu de cette manière une résurrection littéraire de l’antiquité, en de vieux exemplaires tels qu’ils ont été écrits sur papyrus, sans l’intermédiaire d’une tradition séculaire qui peut déformer, mutiler et même remplacer les originaux.

C’est dans ces papyrus que se trouvent les plus anciens monuments écrits du christianisme, et nous réunirons ici tout ce qui est antérieur au commencement du ive siècle ; ce sont les monuments écrits à l’époque du paganisme et des persécutions, des iie, iiie-iiie, iiie et iiie-ive siècles.


Division. — Ces anciens monuments écrits se partagent en deux grandes classes ; les actes et les fragments littéraires ou quasi littéraires.

Chacune de ces deux classes est déjà caractérisée par la forme du papyrus sur lequel on a écrit. Il faut d’abord observer que chaque papyrus a deux côtés très différents ; l’un a des fibres horizontales (≡≡) (Recto), l’autre verticales (|||) (Verso).

Les actes sont publics ou privés (ici il s’agit des actes publics de la persécution de 250 et de lettres privées). Les actes publics de moyenne grandeur ont été écrits sur le recto d’un morceau de papyrus découpé d’un rouleau, dans le sens des fibres, dans une seule colonne dont la hauteur est quelquefois plus grande que la largeur. Les lettres offrent le même aspect ; elles sont parfois écrites sur plusieurs colonnes, ce qui fait alors agrandir la largeur du papyrus.

Les textes des ouvrages littéraires ont été copiés comme des livres de commerce ou bien sont des copies privées. Les livres du commerce étaient écrits en belle onciale, sur le recto de longs rouleaux de papyrus, en beaucoup de colonnes d’écriture dont la largeur variait de 15 à 35 lettres à la ligne (ces deux limites ont été parfois dépassées). Le verso a été laissé ordinairement en blanc. Si donc nous trouvons un fragment en écriture onciale écrit sur le recto et dont le verso est laissé en blanc, nous pouvons conclure que c’est un fragment d’un rouleau (voyez n° 14),