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Page:Graffin - Nau - Patrologia orientalis, tome 4, fascicule 2 - Les plus anciens monuments du Christianisme.djvu/9

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AVERTISSEMENT.

Les copies privées ont été exécutées d’une tout autre manière ; l’écriture n’est pas la belle onciale exclusivement, elle est plus ou moins entremêlée avec la cursive et on se servait souvent du verso d’un papyrus dont le recto avait servi pour d’autres textes ou pour des écritures diverses (n° 13). Souvent aussi, pour économiser le papyrus, on le pliait et le reliait à la manière de nos livres, c’est la forme du codex dont chaque feuille porte la même écriture sur les deux côtés.


Des abréviations. — L’écriture cursive grecque des actes offre beaucoup d’exemples d’abréviations indiquées par un ς, tandis que les textes littéraires et l’onciale grecque et copte ne connaissent qu’un certain nombre de mots qu’on pouvait abréger. On y trouve une double méthode : l’une est celle des anciens textes grecs qui coupent les mots au commencement sans avoir égard à leur fin, p. ex. ιησ pour ιησους ; πετ pour πετρος, cette méthode est la plus ancienne. L’autre, que l’on rencontre déjà dans les plus anciens textes chrétiens et qui a dominé ensuite pendant le moyen âge, unit sous un trait horizontal le commencement et la fin πνα. pour πνευμα ; πηρ ; pour πατήρ ; προς pour πατρός ; ις pour ιησους ; χς pour χριστoς ; ΙϹ ΠΧϹ ΠΟϹ pour ⲓⲏⲥⲟⲩⲥ ⲡⲭⲣⲓⲥⲧⲟⲥ ⲡϫⲟⲉⲓⲥ. À l’époque où l’abréviation ΙΗϹ du nom Jésus fut adoptée par les Chrétiens qui parlaient le latin, elle reçut la forme latinisée IHS. En ce qui concerne le génitif Ἰησοῦ, l’abréviation du nom grec se trouve dans un papyrus magique appartenant à l’auteur (n° 19) ιηυ ; si nous latinisons aussi cette forme, nous aurons IHV, et c’est peut-être celle qu’a connue Constantin ; car, l’original latin du fameux τούτῳ νίκα de l’empereur victorieux : « par celui-ci, tu es vainqueur », au dire d’Eusèbe qui est le principal historien de l’époque constantinienne, semble être une interprétation de IHV, c’est-à-dire I(n) H(oc) V(ince) lu comme abréviation à la manière romaine qui adopta la première lettre des mots pour représenter le mot entier, par ex. HSE, c’est-à-dire H(ic) S(itus) E(st).

Quoi qu’il en soit, les monuments offrant l’abréviation IHC doivent être très anciens.

Nous donnons entre parenthèses ( ), dans notre texte, l’interprétation des abréviations, par ex. Ἰησ(οῦς), Ἰ(ησοῦ)ς.

Les lacunes sont indiquées par [ ] ; le nombre approximatif des lettres par des points, par ex. [….] lacune de quatre lettres environ.