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[141] INTRODUCTION. 11

son pays. Pour toutes ces raisons, nous avons ajouté en notes les lectures corrigées des manuscrits N et P, et les variantes de Q.

Texte grec duquel dérive la version éthiopienne. — On suppose que la traduction originale des LXX du Livre d’Esther ne contenait que peu d’additions et d’omissions, par rapport au texte hébreu conservé, et très peu importantes, comme celles qu’on trouve dans la traduction des autres livres de l’Ancien Testament. Dans la suite un premier interpolateur aurait ajouté les additions suivantes : A, songe de Mardochée ; C, prières de Mardochée et d’Esther ; E, explication du songe de Mardochée. Plus tard, un deuxième interpolateur aurait ajouté les additions B et D, lettres qu’on a supposé avoir été adressées par Haman et Mardochée, au nom du roi Artaxerxès, et qui sont écrites en un grec plus pur que le reste de la version[1]. A la fin du Livre d’Esther on a ajouté un appendice, addition F, sans doute pour donner autorité aux additions du texte grec, en prétendant que le Livre d’Esther a été traduit, de la langue hébraïque, à Jérusalem. D’après la même addition le texte grec aurait été écrit en l’année 114 avant J.-C. ; il est certain qu’il ne peut être antérieur à l’an 150 avant J.-C., ni postérieur à l'an 90 après J.-C. [2]

Il existe plusieurs recensions du texte grec du Livre d’Esther, dont les principales sont : la recension vulgaire, et les recensions d’Origène, d’Hésychius, et de Lucien.

La recension vulgaire est représentée par le texte des manuscrits en onciales : Codex Vaticanus, du ive siècle ; Codex Sinaiticus, du ive siècle ; Codex Alexandrinus, du ve siècle ; Codex Basiliano-Vaticanus. du viiee siècle, et quelques manuscrits cursifs. Le texte du Codex Vaticanus représente la forme vulgaire (reçue), xoivÀ ïx^ocri ?, du texte grec, dans l’église chrétienne au iiie siècle. Il est imprimé dans les principales éditions du texte grec des LXX[3]

La recension d’Origène a été préparée vers l’année 240 de J.-C. ; elle a été placée dans les Hexaples, et a été fort en usage en Palestine. Cette recension a été conservée dans le codex que Holmes et Parsons[4] ont désigné par 93

  1. The Old Testament in greek according to the Septuaginta, edited by Swete, Cambridge, 1891, vol. II, p. 755-780 ; H. Sayce, An introduction to the books of Ezra, Nehemiah, and Esther, London, 1893, p. 119 ; Paton, The book of Esther, Edinburgh, 1908,p. 33 ; Swete, An introduction to the Old Testament in greek, Cambridge, 1900, p. 257.
  2. Paton, The book of Esther, Edinburgh, 1908 p. 30, 31 ; Swete, An introduction to the Old Testament in greek, Cambridge, 1900, p. 258.
  3. Paton, The book of Esther, Edinburgh, 1908, p. 31, 32.
  4. Vetus Testamentum Graecum cum varüs lectionibus, ediderunt Robertus Holmes et James Parsons, Vol. V, Oxonii, 1827. Cf. Swete, An introduction to the Old Testament in Greek, Cambridge, 1900, p.148-168.