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EFFETS OBTENUS PAR LES SONS


Onomatopées et mots expressifs. — Il y a dans notre langue, comme dans toutes les autres, un certain nombre d’onomatopées, c’est-à-dire de mots qui, désignant un bruit ou l’objet qui le produit, sont constitués uniquement par la reproduction plus ou moins exacte de ce bruit. Tel est le mot ronron, désignant un ronflement spécial des chats ; tel aussi le mot glouglou, appliqué au bruit que fait un liquide en s’écoulant par saccades du goulot d’une bouteille. Ce dernier mot désigne encore le cri du dindon, qui diffère notablement du bruit produit par un liquide ; les imitations de ce genre ne sont donc qu’approximatives. Elles sont souvent beaucoup moins précises ; dans siffler, l’s est elle-même une espèce de sifflement, la voyelle i a un son particulièrement aigu pouvant évoquer dans une certaine mesure celui d’un coup de sifflet, enfin l’f est encore une sorte de souffle ; les trois premières lettres de ce mot constituent un ensemble parfaitement approprié à l’idée, mais le reste du mot est un élément inerte