Comme les voyelles claires servent à peindre des objets petits, mignons, délicats ou des scènes gracieuses, les voyelles graves et particulièrement les éclatantes conviennent à la description d’une scène grandiose, d’un personnage puissant ou majestueux :
Qu’est-ce que le Seigneur va donner à cet hOmme
Qui, plus grANd quE CésAr, plus grANd mêmE quE ROme,
AbsOrbE dANs sON sOrt lE sOrt du gENre humain ?
Car c’est lui qui, pareil à l’antique EncelAde,
Du trÔne universel essayA l’escAlAde,
Qui vingt ANs ENtAssA,
REmuANt terre et cieux Avec unE pArOle,
WAgrAm sur MArENgO, ChAMpAUbert sur ArcOle,
PéliON sur OssA !
Les voyelles sombres. — Les voyelles claires servant à peindre un bruit clair, les voyelles éclatantes un bruit éclatant, les voyelles sombres peignent bien un bruit sourd, comme dans le mot sourd lui-même, comme dans ronron, bourdon, grondement, ronfler, rauque, etc. :
Elle écOUte. UN bruit sOUrd frAppE les sOUrds échOs.
Avec des grONdEmENts quE prOlONge UN lONg rÂle.
Et fONt tOUsser lA fOUdre EN lEUrs rAUquEs pOUmONs.
On a vu dans le paragraphe précédent quelques sombres entremêlées aux éclatantes sans modifier sensiblement la note ; c’est que les unes et les autres sont des graves. De même ici l’on trouve des écla-