Page:Grammont - Petit traité de versification française, 1908.djvu/122

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Il est TomBé sur nous, ceT éDifice immense
Que De Tes larges mains Tu saPais nuiT et jour.
La mort Devait T’aTTenDre aveC imPatience,
PenDant QuaTre-vingts ans Que Tu lui fis Ta Cour.

(Musset, Rolla)

2o  Le halètement de la colère :

Tu Pleures, malheureuse ? Ah ! Tu Devois Pleurer
LorsQue D’un vain Désir à Ta PerTe Poussée,
Tu Conçus De le voir la Première Pensée.
Tu Pleures ? et l’inGrat, Tout PT à Te Trahir,
PPare les DisCours DonT il veut T’éBlouir.
Pour Plaire à Ta rivale, il Prend soin De sa vie.
Ah ! TraîTre, Tu mourras…

(Racine, Bajazet)

3o  Ou simplement l’hésitation, l’agitation intérieure, morale :

Que l’augure appuyé sur son sceptre d’érable,
Interroge le foie et le cœur des moutons
Et TenDe Dans la nuit ses Deux mains à TâTons.

(Hugo, Le Détroit de l’Euripe)

Dans le DouTe morTel Dont je suis agiTé.

(Racine, Phèdre)

Les consonnes continues. — Les autres consonnes, que l’on appelle continues parce que leur prononciation dure un certain temps et peut se prolonger, font presque toutes onomatopée. Il est rare de trouver l’une d’elles employée à l’exclusion des autres, car en général les poètes en réunissent plusieurs pour exprimer simultanément différentes nuances concourant au même but. On peut néanmoins déterminer la valeur propre de chacune.

Celle des nasales n et m est à peu près la même