Page:Grammont - Petit traité de versification française, 1908.djvu/47

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allure berçante dont certains modernes se sont parfois servis avec bonheur. Rythmé autrement, c’est un vers assez médiocre.

Le vers de sept syllabes. — Les vers de sept et de cinq syllabes sont essentiellement des vers boiteux ; ils sont généralement coupés en 4+3 ou 3+4 et en 3+2 ou 2+3. Le premier est particulièrement rapide et le contraste de ses deux mesures sans cesse inégales lui donne une allure sautillante et saccadée, qui convient parfaitement à certaines poésies légères, surtout à celles dont le ton est badin ou ironique. On le trouve déjà au xiie siècle, même en dehors de la poésie lyrique, mais ce n’est qu’à la Pléiade qu’il a dû sa fortune.

Les vers de cinq et de trois syllabes. — Boiteux comme lui, le vers de cinq syllabes n’est ni sautillant ni saccadé, parce qu’il est lent. Quand il n’a pas de coupe, il n’est plus boiteux ; le vers de trois syllabes ne l’est pas non plus. Ces deux vers sont le plus souvent employés avec d’autres plus longs.