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Aux xiie et xiiie siècles le vers de douze syllabes supplante en partie ses deux aînés, en particulier dans les poèmes épiques et didactiques ; c’est au xiie siècle qu’appartient le poème d’Alexandre auquel il doit son nom d’alexandrin. Du milieu du xive siècle au milieu du xvie il n’est plus à la mode ; on le délaisse presque totalement. Ronsard et la Pléiade le remettent en honneur, et, au xviie siècle, il devient le vers français par excellence ; il apparaît dans tous les genres. Sa fortune n’a pas diminué depuis cette époque.

Les vers de six et de quatre syllabes. — Les vers de six et de quatre syllabes n’ont guère été employés seuls ; le premier l’a pourtant été quelquefois, surtout dans des chansons. Ils n’ont jamais eu de césure ni l’un ni l’autre, mais le vers de six syllabes a d’ordinaire une coupe libre.

2o LES IMPARISYLLABIQUES.

Le vers de neuf syllabes. — Il apparaît dès le moyen âge mélangé avec d’autres dans la poésie lyrique. Quelques poètes du xvie siècle et du xixe l’ont employé seul dans de courtes pièces ; mais il a toujours été très peu usité.

On l’a coupé de manières très diverses, mais le plus souvent il se présente avec deux coupes, la première fixe après la troisième syllabe, et la seconde libre, comme dans ces deux vers d’une chanson attribuée à Malherbe.

L’air est plein | d’une halei|ne de roses :
Tous les vents | tiennent leurs bou|ches closes.

Rythmé comme le premier de ces deux vers il a une