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À QUOI RECONNAÎT-ON UN TRIMÈTRE ?


Tétramètres à césure faible et trimètres. — Il n’y a rien qui ressemble à un trimètre comme un tétramètre à césure faible : dans l’un comme dans l’autre le mot qui contient la septième syllabe est étroitement uni par la syntaxe à celui qui précède. Le trimètre n’a pas d’accent rythmique sur la sixième syllabe, tandis que le tétramètre en possède un à cette place ; mais les poètes se sont gardés, avec grand’raison, de noter le rythme de leurs vers. Il n’y a donc aucun indice matériel qui permette de distinguer entre ces deux types.

Trimètres de Racine. — Lorsque Racine écrivit une comédie, Les Plaideurs, il adopta pour cette circonstance la versification de la comédie qui était plus souple, plus libre et se rapprochait davantage de la prose. Elle comportait le trimètre, comme on l’a rappelé plus haut, et sa pièce en renferme plusieurs :

Et je faisois | claquer mon fouet | tout comme un autre.

C’est dommage : | il avoit le cœur | trop au métier.