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LES POÈMES EN VERS LIBRES


Pentamètres et hexamètres. — Les vers de douze syllabes peuvent être rythmés non seulement en tétramètres ou en trimètres, mais encore en pentamètres et même en hexamètres. Tandis que le trimètre est plus rapide et rythmiquement plus court que le tétramètre, ceux-ci sont plus lents et plus longs. Le trimètre rapproche les idées et les images en une sorte de synthèse, le pentamètre et l’hexamètre les espacent et les analysent :

Beauté, | gloi|re, vertu, | je trouve tout | en elle

(Racine, Bérénice)

Celui qu’en bégayant nous appelons Esprit,
Bonté, | Force, | Équité, | Perfection, | Sagesse,
Regar|de devant lui, | toujours, | sans fin, | sans cesse.

(Hugo, Sultan Mourad)

Les hexamètres sont plus rares, mais apparaissent pourtant aussi dès l’époque classique, même dans la tragédie :

Roi, | prê|tres, peuple, | allons, | pleins | de reconnoissance.

(Racine, Athalie)