Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
LES GAÎTÉS D’UN PANTALON

— Vou… grrri ! J’ suis foutu !… J’ai plus d’ culotte !

Certain de sa faiblesse, repentant des fautes passées, il releva sa chemise et s’assit sur le plancher.

L’inconnu mystérieux d’une porte ouverte l’attira :

— J’ vas toujours aller voir par là… si y a la dame, j’y expliquerai qu’ c’est l’ syndicat qu’a supprimé l’ pantalon d’ travail.

Il trotta à quatre pattes, les poils des jambes hérissés.

Ainsi, il se trouva dans la cuisine déserte.

Cette solitude l’étonna, le chagrina presque. Mais la vue, sur la table, de victuailles abandonnées, lui rappela qu’il n’avait point déjeuné.

Son visage noir s’épanouit en un sourire heureux, ses yeux parurent plus blancs.

— J’ pourrai p’t’être casser une croûte.

La curiosité aidant, il ouvrit un placard et distingua pieusement alignés quelques litres de vin rouge.