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LES MYSTÈRES D’UN COULOIR

Sur cette réflexion modeste, il s’éloigna et franchit le seuil.

Léa, de son côté, ne percevant aucun bruit dangereux, entra d’un pas vif, traversa la chambre à coucher et se présenta, candide, souriante, dans la salle à manger.

Mme Cayon leva la tête, un pli d’étonnement barra son front poli, ses mains maigres churent le long de ses jambes. Visiblement, elle ne reconnaissait plus son enfant.

Hélas, ce n’était plus la tendre jeune fille, à la douce figure blanchie d’amidon. Mais une chose innommable, au masque étrange où le blanc se tachait de larges flaques noires. La jolie robe rose bordée de bleu s’ombrait de longues traînées charbonneuses. Bien mieux, derrière, juste au-dessous de la taille, deux mains puissantes avaient laissé leur empreinte avec une netteté désobligeante ; tout y était, les cinq doigts et le pouce.

Mme Cayon eut un frémissement de honte ; les bras haussés vers le ciel, elle maudit l’Éter-

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