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flegme respectueux des serviteurs ayant du style :

— Madame désire sa chemise ?

Madame acquiesça d’un signe, puis tout bas, en rougissant un tantinet, expliqua que le tout devait se trouver dans le petit salon. Victorine se précipita, bouscula Couleuvrine, monsieur de Lamottemoussue et dextrement s’empara d’un tas de vêtements gisant sous le sopha. Elle se sauva, mais dans le couloir sombre, elle se buta à une nudité. Ingénue, elle crut que c’était là sa maîtresse respectée :

— Tenez madame, voilà votre chemise, affirmait-elle.

— Oh ! merci ! susurra un timbre sourd.

Le paquet changea de mains, puis croula sur le sol, tandis que la soubrette s’enfuyait. Or c’était par hasard, madame de Lamottemoussue qui avait reçu les bienheureux vêtements.

Assurément, elle trouva sans peine une chemise, un pantalon, en un mot tout ce qu’il faut pour se vêtir. Et sûre d’elle-même, elle se prépara à rentrer au salon, abandonnant sur le parquet un reste superflu.

Mais mistress Prickshole errait par là. Son pied heurta de la soie. Elle soupira :

God gracious ! c’est mon vêtement !

Très vite, en sportwoman, elle s’habilla et