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LE CARACTÈRE DE WAGNER.

bilité du possesseur de pouvoir reproduire ici en facsimilé.

C’est là le document capital, le document qui met en pleine lumière cette figure si complexe.

Concluons : Wagner comme Rousseau a préconisé le théâtre national et moral, puisant sujets et personnages dans les racines mêmes du sol. Et comme les Suisses, aujourd’hui, il est arrivé à doter son pays d’une scène à l’antique. Le théâtre de Bayreuth, en effet, n’est pas autre chose, à l’état permanent, que les théâtres improvisés de Berne et de Schwytz, ces immenses amphithéâtres construits spécialement pour les grandes exécutions, pour les Festspiele[1] des fêtes nationales helvétiques.

Je me trompe ; il y a entre les deux une différence profonde. Aux représentations de Bayreuth ne va pas qui veut, les places n’étant guère à la portée de toutes les bourses. Aux théâtres suisses, machinés en plein air, livrés aux intempéries du climat, petits et grands peuvent facilement s’ébattre.

Mais Wagner, l’antisémite, oncques jamais ne fut partisan des spectacles à bon marché. Et c’est pourquoi avant d’être initié aux arcanes wagnériennes , faut-il d’abord montrer gousset bien garni.

L’homme ainsi expliqué, laissons-le exposer ses idées et présenter lui-même sa défense. Je donne donc la parole à Wagner écrivain[2].

  1. Littéralement : « pièce de fête », c’est-à-dire œuvre musicale ou dramatique, composée spécialement pour la circonstance.
  2. La traduction que nous donnons ci-après diffère, sur plus d’un point, de celle qui se trouve dans le volume des « Souvenirs de Waguer », par