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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

de cette. façon qu’il signait la fameuse lettre, également datée de Munich, dans laquelle se trouve cette affirmation digne d’un illuminé : « L’année de la première représentation du Tannliàiiser ^ une reine me révéla le génie de ma vie. Il m’a été envoyé du ciel : c’est par lui que j’existe et que je me connais. » C’était un peu dépasser les bornes de la plaisanterie humaine ; aussi quelques années plus tard, en 1872 et en 1873, deux médecins spécialistes de Munich, le D’ Th. Puschmann et le D’ Fr. Hermann, se demandèrent si l’auteur de la fameuse lettre R était ou non un esprit malade. En tout cas, ceci est certain, le croisement, Tentrelacement du paraphe, la liaison des cinq dernières lettres, tout en cette signature indique l’orgueil et l’admiration du moi portés au plus haut degré.

Troisième document. — Signature datant de 1876. Bayreuth est. par lui, devenu à nouveau célèbre : princes, rois, empereur, ont été ses hôtes. L’orgueilleuse ampleur de son R est restée ; sa propre admiration n’a fait que croître et embellir, l’R montant au moins trois fois sur la tête de Vh. L’écriture, elle aussi, prend de plus en plus la direction ascendante ; les treize lettres de son nom et la griffe ne sont réunies ensemble que par deux traits séparés. La hauteur très variable de ses lettres saute aux yeux. Et d’autre part, il ne les forme plus comme précédemment, il leur donne une allure particulière : il entreprend tant de choses qu’on peut se demander s’il ne va pas encore chercher à « réformer l’écriture courante ».

Les derniers autographes seront d’une écriture plus fine, plus déliée : il a désormais des visées plus hautes que