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SALAMANQUE — SALASSI

dément ; la province est la quatrième d’Espagne à cet. égard, avec un excédent de près de 3.000 par an ; l’émigration et l’immigration, peu importantes, se balancent. Maigre la présence de l’Université de Salamanque (V. ci-dessus), l’instruction est très peu répandue ; on cite même la région montagneuse des Batuecas, dont les habitants, véritablessauvages, ne connaîtraient pas lessaisons et ignoreraient à quelle religion ils appartiennent (Elisée Reclus). Au point de vue administratif, la province groupe ses

-î88 ayuntamientos ou communes dans les 8 partidos judiciales

ou districts de Alba de Tonnes, Bejar, Ciudad Kodrigo, Ledesma, Penaranda de Bracanionte, Salamanca, Sequeros et Vitigudino.

La prov. de Salamanque est loin de compter parmi les plus riches de l’Espagne ; outre les régions rocheuses ou couvertes des neiges de la haute montagne, 130.000 hect. sont couverts de bois ou plutôt de maquis, surtout dans les environs de Salvatierra et de Ciudad Rodrigo. Cependant, les districts de Salamanque, de Penaranda et d’Alba de Tonnes et surtout le cuarto de Armanas produisent des céréales en assez grande quantité. Le procédé de culture est celui de la jachère, un an sur trois. Les statistiques espagnoles reconnaissent un total de 832.000 hect. environ comme susceptibles de quelque utilisation ; dans le nombre, 8.600 environ, irrigués ou de regadio ; quant aux terres de secano ou non irriguées, elles couvrent 824.000 hect. dont près de 400.000 sont consacrés aux cériales, 13.000 à la vigne, 2.000 aux oliviers, 327.000 aux pâturages, etc. L’industrie est à peu près nulle, les voies de communication rares : les fleuves ne sont pas navigables, les routes sont peu développées et assez mal entretenues, les chemins de fer peu abondants (254 kil.). J.-G. Kergomard.

Bibl. : Université. — La Fdente, Hist. de las Universidades, vol. I, ch. ix, xix, xx, xxn, xxx, xxxm ; vol. II, ch. IV, X, XV, XXI, XLV, XLVI, L, LU, LXI, lxxiu ; vol. III, ch. i-iv, xm-xv, xxi, xnxii, xxxv, xlmv ; vol. IV, ch. xm, xvm, xxi, lxxi, xciv. — Doncei. y Ordaz, la Univ. de Salamanca ante e.l tribunal de la Historia, 1858. — Vidal, Memoria. histôrica de la Univ. de Salamanca. — Rezabal y Uuarte, Bihl. de los escritores que ban sido individuos de los seis Colegios mayores, 1805 — Historia de las Universidades (3* année duBoletin oficial de la Direcciongen. de Instruccitm publica), 1895, pp. 09-105. — Anvario del cuerpo de Archiveros, 1882, pp. 119-152. — La Torre y Vêlez, Colon en Salamanca, 1892.

Province.— Amalis Gil y Maestre, Descripcion fisica, geologica y minera de la provincia de Salamanca, avec une carte en couleurs au 1,100.000°, dans Mémoires de la carie géologique d’Espagne.

SALAMBRIA. Fleuve de Thessalie (V. Grèce, t. XIX, p. 278).

SALAMINE(auj. Koulouri). Ile de Grèce, le long delà cote S.-O. de l’Attique, dans le golfe Saronique, en face d’Eleusis, 100 kil. q. ; 6.234 hab. (en 4889), presque tous Albanais. Séparée par d’étroits bras de mer des eûtes d’Attique et de Mégaride, elle enferme une large baie intérieure qui la divise en deux presqu’îles. Son sol est rocheux (ait., 404 m.), mais assez fertile en vin etcéréales. Les anciens vantaient son miel, ses volailles et son fromage. Le chef-lieu est le port de Salamine, sur la côte 0. de l’isthme, qui soude les deux moitiés de l’Ile ; c’est la ville moderne, d’abord appelée Koulouri. La Salamine antique était sur la cote S. ; puis elle fut transférée sur la côte E , en face de l’Attique, et disparut au n e siècle ap. J.-C.

Le nom de Salamine, dérivé de Baal Salara, le dieu de la paix des Phéniciens, atteste un vieil établissement de ceux-ci. Ils furent remplacés par des Grecs d’Egine, et, d’après V Iliade, l’île appartenait à l’Eacide Ajax, fils de Télamon. Après de longues luttes contre Mégare et Athènes, elle fut successivement conquise par ces deux cités et, à partir de 398 av. J.-C, demeura athénienne. Elle fut immortalisée par la victoire décisive qu’y remporta le 20 sept. 480 la flotte hellénique sur celle deXerxès. En 348, l’ile fut conquise par les Macédoniens. En 232, Aratus la rendit aux Athéniens.

SALAMINE. Cité antique de l’Ile de Chypre, sur la côte E., au bord du Pedia ;os ; d’origine phénicienne, elle fut de bonne heure grécisèe. Son excellent port lui assura le premier rang dans l’ile, qu’Evagoras, roi de Salamine (410-374), réunit tout entière sous sa domination. En 306, Demertius Poliorcète remporta à Salamine une grande victoire navale sur la Hotte égyptienne. Ptolémée n’en finit pas moins par conquérir Salamine. Elle suivit les destinées de l’ile de Chypre (V. ce mot), fut détruite par les rebelles juifs en 447 ap. J.-C, par des tremblements de terre entre 333 et 342, reconstruite par Constance II sous le nom de Constantia, ruinée par les Arabes en 647. Les ruines se voient à Hagios Sergios. Les anciens vantaient surtout son temple de Zeus.

Bibl. : Cesnola, Salaminia ; 2" éd., Londres, 1881. SALAM0N (François), historien hongrois, né en 1823, mort en 4892. II professa d’abord à Nagy-Korôs, et se distingua bientôt par ses études littéraires sur Arany, Petôfi, Csokonai, Zrinyi, Shakespeare et Balzac. Après le dualisme, il s’adonna à l’histoire qu’il professa jusqu’à la fin de sa vie à l’Université de Budapest. Ses études sur VEtat de la Hongrie sous la domination turque (Magyarorsxàg a tôrôk héditds Kordban, trad. en allemand), sur les Premiers Zrinyi, sur la Pragmatique sanction, sur la Guerre chez les anciens Magyars et son Histoire de Budapest en 3 vol. (depuis les origines jusqu’à la bataille de Mohàcs, 1S26), sont autant de chefs-d’œuvre, tant par la pureté du langage, assez rare chez les historiens magyars, que par une grande puissance d’évocation et beaucoup de sens critique dans l’appréciation des sources. Biul. : Nécrologie, dans Bulletin de l’Académie hongroise, 1895.

SALANGANE (Ornith.). Genre de Passereaux fissirostres appartenant à la famille des Martinets (Cypselidœ) et désigné scientifiquement sous le nom de Collocalia. Ces Oiseaux sont des Martinets en miniature caractérisés par un bec petit, bombé, à mandibule supérieure convexe, l’inférieure concave, les narines basales, percées à jour ; les ailes aiguës, la queue presque carrée ou un peu échancrée ; les tarses courts et robustes. Ils habitent la Malaisie et la Polynésie et sont célèbres par les nids qu’ils construisent d’une substance mucilagineuse, presque entièrement formée de leur salive et très recherchée comme aliment eupeptique parles Chinois. Au mot Nid (t. XXIV, p. 1073), nous avons décrit ce nid et indiqué la manière dont on fait cette récolte, dans les cavernes au bord de la mer ou ces oiseaux se réunissent par milliers pour nicher. La Salangane de Linch (Collocalia Linchi) est l’espèce qui fournit presque exclusivement ces nids comestibles. C’est un oiseau gris à ventre blanchâtre qui habite Java, la presqu’île de Malacca et les îles Nicobar. Chaque nid renferme seulement deux œufs, mais il y a jusqu’à trois couvées par an. Le vol de la Salangane est très rapide, et, comme les autres Martinets, elle se nourrit exclusivement d’insectes. La C. uidifica habite les côtes de l’Inde, Ceylan, et de là s’étend jusqu’aux îles Mariannes. Son nid est mêlé de plantes aquatiques et, par suite, d’une qualité très inférieure au point de vue alimentaire et commercial. La C. francica se trouve à Madagascar et à l’Ile de France, et la C. leucopyyia, souvent confondue avec C. Linchi, à la Nouvelle-Calédonie ; enfin la C. leucophœa habite Tahiti. E. Trouessaut.

SALANS. Com. du dép. du Jura, arr. de Dole, cant. de Dampierre ; 420 hab.

SALANT(Marais) (V.Chlorure desoduim, t. XI, p. 178). SALASC. Com. du dép. de l’Hérault, arr. de Lodève, cant. de Clermont ; 243 hab.

SALASSI. Peuple alpin, d’origine incertaine, celtique d’après les uns, ligurienne d’après d’autres. Ils occupaient à l’E. des Alpes Grées et Pennines, au N. des Taurini, la vallée de la Dora Baltea (Duria major). Leur territoire faisait partie de la Gallia Transpadana. Les Salassi, qui occupaient les passages du Petit et Grand