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SALISBURY — SALIVE

même à l’étranger, et l’empereur d’ Allemagne, pendant son séjour en Angleterre, lui lit une visite qui fut remarquée et commentée (18f)l). Après le succès éphémère des libéraux gladstoniens en 189 :2, il se retira le 13 août, mais les unionistes et les conservateurs reprirent le dessus aux élections d’oct. 1898, et lord Salisliury, appuyé sur une majorité imposante, constitua un nouveau cabinet dans lequel l’ancien radical Chamberlain, chargé des colonies, prit un rôle prépondérant. Les difficultés intérieures passèrent au second plan, et la politique étrangère occupa presque seule l’opinion publique. Saiisbury se rapprocha des Etats-Unis à l’occasion de leur guerre contre l’Espagne. Dans le Levant, il s’associa à la politique expectantede la Russie lors des massacres d’Arménie et des affaires de Crète où l’attitude de l’Angleterre fut assez effacée. Mais il obligea la France à reculer dans l’affaire de Fachoda (1898) et à abandonner à l’Angleterre le bassin du Haut-Nil. Le fait capital de son ministère est la guerre de conquête entreprise contre les Boers du Transvaal et de l’État libre d’Orange (1899-1901). Malgré les échecs du début, l’opinion anglaise, gagnée aux idées « impérialistes», manifesta son approbation de la politique suivie, et aux élections générales d’oct. 1900, les conservateurs maintinrent exactement leurs positions, leur majorité demeurant de 130 voix environ. Lord Saiisbury en profita pour remanier le cabinet en augmentant la part d’influence des conservateurs proprement dits, de manière à restreindre celle de Chamberlain, dont il ne semble pas approuver les exagérations. Lui-même abandonna le ministère des affaites étrangères à son ami lord Lansdowne pour se consacrer à la direction générale du ministère. Dans les affaires de Chine, l’Angleterre, paralysée par la guerre du Transvaal, eut un rôle secondaire. Après avoir revendiqué pour sa sphère d’influence le bassin du Yang-Tsé-Kong, elle y reconnut des droits égaux à l’Allemagne et dut se borner à soutenir sur le papier l’intégrité de l’Empire chinois. R. S.

Bibl. : H. Johnson, Remembrance of Ihc honorsdue to the life and death of R. earl of Saiisbury ; Londres, 1612, in-4, av. portrait. — Kervvn de I.ettenhovë, Froissart. Edouard III et le comte de Saiisbury ; Bruxelles, 1853, in-8. — Pulling, Marquis of Saiisbury, life and speeches ; Londres, 18S5, 2 vol. — The Marquis of Salisburu, dans Fortnightly Review, 1884, II. — Ûebarbieri, Lord Salishiiri), dans Rassegna di scienze sociale e politiche, ls92, I. SALISBURY (Comtesse de) (V. Pôle [Margaret]). SALITE (Miner.) (V. Pïroxène, t. XXVII, p. 1074). SALIVE. I. Physiologie. — Lasalive est sécrétée par les glandes salivaires qui sont : les parotides (au nombre de deux), situées sur le coté de la mâchoire inférieure, près de l’oreille, et s’ouvrant par les conduits de Sténon au niveau des deux grosses molaires droite et gauche de la mâchoire supérieure ; les sous-maxillaires, plus petites, situées (deux également) au-dessous et en dedans du corps de la mâchoire inférieure, s’ouvrant par les canaux de Wharton, près du frein de la langue ; les sublinguales, plus petites encore (les deux sublinguales jointes aux deux sous-maxillaires ont un poids inférieur à une seule parotide), situées dans le plancher de la bouche, près du frein de la langue, où elles s’ouvrent par de nombreux (15-30) canalicules (conduits de Rivinus) ; et enfin une infinité de glandules disséminées dans les parois de la bouche, près des lèvres, dans le plancher de la bouche et près du palais, très petites et peu connues. Toutes sont des glandes en grappe, en forme de grappe de raisin, ou le pédoncule représente le canal excréteur principal, les petits rameaux, les canaux secondaires, et où les grains représentent les acini ou culs-de-sac glandulaires pourvus de cellules secrétaires. Toutes reçoivent des filets nerveux et des vaisseaux sanguins importants. Les canaux sécréteurs sont pourvus d’une couche défibres musculaires lisses ; les cellules des acini sont généralement grosses, et Ileidenhain en a distingué deux sortes : les cellules muqueuses claires, et renfermant de lamucine, disposées en couche unique, et çà et là séparées des parois de l’acinus par de petites cellules en forme de croissant (croissants de Gianuzzi) sans mucine ; les cellules séreuses ou albumineuses, grosses et granuleuses. Ces dernières se rencontrent seules dans la parotide ; les premières se voient seules dans la sous-maxillaire de l’homme. D’où la subdivision en glandes muqueuse, séreuse et mixte, selon la présence exclusive de l’un ou l’autre élément, ou leur mélange dans une glande donnée.

Le liquide alcalin mixte (600-1200 gr. chez l’homme, par jour) sécrété par l’ensemble de ces glandes porte le nom de salive. Celle-ci joue un rôle multiple : 1° elle aide à la mastication, en humectant les aliments secs. Aussi est-elle très abondante chez les herbivores nourris de foin (de 40 à 60 litres par jour) , le cheval et le bo v uf, et fait-elle défaut par contre chez les poissons ; en humectant les aliments, elle en fait une masse plus cohérente, et le rôle mécanique est, pour quelques auteurs, le rôle principal de ce liquide ; 2° elle exerce une action chimique, digestive, en dissolvant et transformant certains aliments, ce qui en permet l’absorption ; 3° elle sert d’arme défensive, par sa toxicité parfois considérable. Chez les serpents venimeux, ce rôle de la salive est en quelque sorte poussé à ses dernières limites ; 4° la salive joue un rôle éliminatoire. Beaucoup de substances s’éliminent par cette voie, l’iode, le brome, l’acide urique, les chlorates, certains poisons. Elle élimine aussi beaucoup d’eau, mais celle-ci peut rentrer dans l’organisme par l’estomac, chargée de principes alimentaires si la digestion est en cours ; la salive est donc une sécrétion excrémento-récrémentitielle.

La salive est surtout composée d’eau (995 %o) ; mais il s’y joint quelques matières organiques (3-3) et inorganiques (1-5).

Les substances inorganiques sont des chlorures et des phosphates surtout ; il y a encore du sulfocyanure de potassium, de l’urée (1 % ), de la graisse, de l’albumine et de la mucine, des gaz dissous (0, CO 2 et Az) et enfin une diastase, un ferment, qui est la ptualine (découverte par Leuchs, 1831, et étudiée avec soin par Mialhe, 1838 et 1845). La ptyaline est une des nombreuses diastases de l’organisme, elle manque généralement chez le chien et le cheval. Comme la plupart des ferments organiques, la ptyaline a son maximum d’action à 40°, tandis qu’au-dessus et au-dessous elle agit moins, pour perdre toute aptitude diastasique à 00°.

La ptyaline opère, dans l’amidon et dans les féculents en général, une transformation en dextrine, laquelle, en s’hydratant, devient du maltose. Cette transformation n’est pas immédiate, il se fait des hydratations successives que l’on peut indiquer dans le schéma suivant :

  • »«*»<g£Sd«trf

,<

Maltose

-Maltose.

Achroodextrinc^ Maltose.

Cette saccharification de l’amidon est indispensable pour la digestion ; sans elle, il ne pourrait être absorbé. On peut se rendre compte de cette transformation chimique en mâchant quelque peu longuement une bouchée de pain ; celui-ci finit par présenter une légère saveur sucrée due au sucre formé. Si l’on avait dans la bouche de l’amidon cru, le phénomène ne se produirait que beaucoup plus tard, la saccharification de l’amidon cuit étant très rapide et celle de l’amidon cru très lente. En outre, les différents amidons se saccharilient dans un temps très variable selon leur provenance ; celui de la pomme de terre, par exemple, exige de deux à quatre heures (cru) alors que celui de mais se contente de deux ou trois minutes (Hammarsten) ; mais la pulvérisation de l’amidon semble avoir pour résultat que la saccharification se fait dans un milieu neutre, ou alcalin, ou même un peu acide, mais un excès d’alcali ou d’acide l’arrête. On ne sait pas encore quelle action la ptyaline exerce sur le sucre de canne ; peut-être contribue-t-elle à le changer en glucose, pour qu’il devionne absorbable ? La