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SALLUSTE — SALMANASSAR

— PiciioN, Histoire de la littérature latine : Paris, 1897.

SALLUSTE, philosophe néo platonicien du iv c siècle, né dans les (laides, où il fut préfet sous Constance, ami de Julien qu’il suivit en Orient, consul en 503. Il refusa l’empire, à la mort de Julien, et fit nommer Valentinien par les soldats. Il vivait encore en 372. Disciple d’Ldésius qui succéda à Jamblique, il exposa la théologie néo platonicienne dans le Hspt 0îûv x« xoapou (Des Dieux et du Monde), dont les principales divisions sont : Rapports de la mythologie et de la philosophie ; Nature divine, inonde, âme et intelligence. Providence, destin et hasard : Distinction du vice et de la vertu ; la Meilleure forme île gouvernement ; Origine et nature du mal ; Culte et Sacrifices ; Rémunération des bonnes et îles mauvaises actions ; Metempsychose et immortalité de Tome. Il soutient que la religion doit être enseignée par des symboles ou des mythes qu’il groupe, comme Olympiodo’re, en théologiques, physiques, psychiques, matériels et mixtes. Le culte et la prière nous purifient des souillures morales, les sacrifices de victimes vivantes surtout nous préparent à nous unira Dieu, car une vie seule peut être un médiateur entre la vie humaine et la vie divine. F. PlCATET.

Hibl. : L’ouvrage de Secundus Sallustius Promotius a été publié par Naudé, avec la traduction latine de Léon AUatius, Rome, 1638, in-8, réimprimé à Leyde, 1639, par Gale dans Opuscula mythologica ; Cambridge, 1671 ; Amsterdam, 16>°8, in-8 ; Formey l’a traduit en français, Berlin, in-8, 1748, et repris dans le Philosophe païen, Berlin, 1759, 2 vol. in-12. — V. Chaignm-, Histoire de la psychologie, V, 22. — Ed. Zrller, Die Philosophie lier Griechen, V, 751. — Bouillet, les Ennëades de Plotin, I, 152 ; 111, 455.

SALLUSTE i.e Cynique, né à Emèse en Syrie, étudia l’éloquence avec Eunoius, le droit, puis la philosophie à Athènes avec Proclus. Il vécut ensuite à Alexandrie en cynique, se faisant remarquer par son austérité et la hardiesse de ses critiques. Il nous est connu par Photius et Suidas. Ses discours sont perdus, et on ne sait rien de son enseignement philosophique. F. P.

SALLUSTE du Baktas (Guillaume de), poète français (V. Bartas[Du]).

SALLUVII, SALLYI, SALYES (SâXuîç). Peuple qui, à l’époque de la conquête romaine, occupait la plus grande partie de la région située au S. de la Durance, entre le Rhône et les Alpes, et avait comme clients les nombreux petits peuples liguriens, établis le long de la côte méditerranéenne ainsi que dans l’intérieur du pays. La plupart des auteurs anciens considèrent les Sulluvii comme un peuple ligurien qui, de bonne heure, s’était mélangé aux Gaulois pour former avec eux le peuple mixte des Celto-Ligures (Ksa- :oX{ t uô ;). D’Artois de Jubainville, se fondant sur des passages de Tite-Live et de Strabon, leur attribue au contraire une origine celtique. D’après ce savant, ils auraient conquis une partie de la vallée du Rhône, auraient étendu leur domination sur les peuples liguriens, établis dans le pays qui plus tard formera la Provence, et auraient été les premiers des Gaulois transalpins que les Romains aient subjugués (cf. llev. archéol. 4875, pp. 375 77). La ville de Marseille, pour tenir en respect les Salluvii ainsi que les Ligures, leurs clients, fonda les tolonies de Tauroentum, à’Olbia, à’Antipolis et de Nicœa. Le nom des Salluvii est inscrit dans les Fastes triomphaux qui, pour les années 125 et 124 av. J.-C , mentionnent les victoires du consul r’ulvius Flaccus et du proconsul Scxtius Calvinus (V. Corpus inscript, lat., I, p. 400). Teutomalius, roi des Salluvii, battu et chassé par les Romains, se réfugia chez les Allobroges. Sextius Calvinus détruisit la métropole des Salluvii et fonda près de ses ruines un caslellum, Aquœ Se.iiiœ (Aix), qui devint plus tard une ville et, après la mort de César, une colonie romaine. Les autres cités romaines fondées sur le territoire des Salluvii et de leurs clients furent : Tarasco, Glanum (Saint-Remy), Arelate (Arles) et Ernaginum (Saint-Gabriel). Parmi les nombreux peuples liguriens qu’on considère comme ayant été les clients des Salluvii, il faut mentionner : les Avatici, les Commoni, les Segobrigii, les Tricores, les Cainatulliei, les Anatilii, les Cœnicenses, les Samnagenses, les Desuviates, les Cavares, les Tricolli, les Vocontii, les Segovellauni, les Sueltri, les Yerrucini, les Oxybii, les Deciates, les Ligauni, les Quariates, les Adunicates, et peut-être même les Allobroges. L. Will.

SALM. Principauté allemande empruntant son nom au château de Salm (auj. Vieil-Salm, dans l’Ardenne, auN. du Luxembourg belge, sur l’Amblève). Les princes de Salin, descendent d’un comte du Moselgau, Siegfried, mort en 998 ; en 1158, ils se divisèrent en lignée de Haut-Salm, dans le Wasgau dont héritèrent en 4 475 les comtes de Wild ou rhingraves, et lignée de Bas-Salm éteinte en I ilO. Un comte de Reifferscheid, près Coblentz, héritier de ces derniers, reprit le titre de comte de Salm. Actuellement, on compte six branebesdecesdeux familles de Salm : trois pour le Haut-Salm (Salm-Salm ; Salm-Kyrburg ; Salm-Horstmar) et trois pour le Salm-Reifferscheid ( Krautheim, Raitz, Dyck). Toutes ont, depuis le xviii siècle ou le début duxix u , le titre de prince. On peut citer le botaniste Joseph de Salm-Reifferscheid-Dyck (1773-1801), dont on estime les Observationes botanicœ (1820-22, 3 vol.) et la Monographia Aloum et Mesembri/authenii (1830-03, 7 vol.) : et Félix, prince de Salm-Salm (1828- 70), qui épousa une Américaine, fut général au service des Fédéraux dans la guerre de Sécession, puis aide de camp de l’empereur du Mexique Maximilien, dont il a vu et raconté la lin (Queretaro ; Stuttgart, 1808, 2 vol.), tué comme major prussien à la bataille de Saint-Privat. Sa veuve a publié d’intéressants mémoires (Zehn Jahre aus nieinem Leben 1862-72 ; Stuttgart, 1875, 3 vol.). SALM (A...), peintre hollandais du xvn e siècle. Il imita parfois assez heureusement, avec correction, mais lourdeur, Willem van de Welde, dans des vues de mer et des ports.

SALMACIS, nymphe de la source du même nom, qui jaillissait dans la ville d’Ilalicarnasse en Carie, et à laquelle la superstition populaire attribuait le pouvoir d’inspirer, à tous ceux qui buvaient de son eau, un désir immodéré des jouissances de l’amour (Strabon, XIV, 2, § 16 ; Festus, De significalione verborum, sub v. Salmacis).

SALMAGNE. Corn, du dép. de la Meuse, arr. de Rarle-Duc, cant. de Ligny ; 464 hab.

SALMAISE. Com. du dép. de la Côte-d’Or, arr. de Semur, cant. de Flavigny ; 350 hab. La seigneurie fut acquise par le duc de Bourgogne en 1331. Il y avait un prieuré sous le vocable de Saint-Rénigne, fondé en 1020, dépendant de l’abbaye du même nom à Dijon. Dans l’église, mausolée de Françoise d’Orléans, douairière de Coudé, morte en 1583. Ruines d’un château fort. M. P. SALMANASSAR (en assyrien Sulmar-asarid, « le dieu Sulman est le premier né ») est le nom de plusieurs rois ninivites.

Salmanassar I er et II. Il est probable que le roi de ce nom qui, selon Assur-nasir-abal, bâtit le palais deCalach, n’est pas le même qui est cité par Sennachérib comme ayant existé 000 ans avant lui. Nous ne savons guère davantage sur ces deux monarques qui étendirent la puissance assyrienne alors fort restreinte. Il en est autrement de Salmanassar III (900-801 av. J.-C), fds d’Assur-nasir-abal. L’histoire de ce prince est très bien connue et éveilla l’attention des savants par la découverte faite par Layard d’un obélisque bien conservé, à Nimroud, en 1818. llinckel appela le roi auteur de l’inscription très détaillée Divartt bar, Rawlinson Femembar II, jusqu’à ce qu’en 1853, Oppert y reconnut le nom de Salmanassar. L’obélisque et d’autre textes plus développés racontent les hauts faits de ce monarque valeureux qui, pendant trente